Part 5

Il arriva tant bien que mal chez lui, à la limite du coma éthylique. Après avoir ouvert la porte tant bien que mal il trébucha à l’entrée manquant de se  casser le menton :

-          Aaah ce n’est pas bon, pas bon du tout, j’aurais peut être dû faire plus gaffe  -hic-.

Il tenta de se relever mais peine perdue, il n’en avait plus la force, il se résigna donc à dormir devant l’entrée de son appart, quand soudain :

-          Tu fais vraiment peine à voir Nico quand tu es dans cet état…

-          Hum… et alors… hum…

Cette personne l’aida à se relever et l’amena à sa chambre puis commença à le changer.

-          Hum mais qu’est-ce que tu fais ? Laisse-moi comme ça Kelvian, on s’en fout, je veux juste dormir.

-          Ah bon.

Un silence  se fit entendre quand Nicolas ouvrit les yeux comme pris de torpeur.

-          Attends, je suis où là ?

-          T’es chez toi idiot.

-          Kelvian ? Fit-il en allumant la lumière de son chevet. Mais qu’est-ce que tu fous là !! Aïe mon crâne.

-          T’as oublié que tu m’avais filé les clefs de chez toi ?

-          Oui mais complètement !!

-          Je ne voulais pas en arriver là mais tu ne m’as pas laissé le choix imbécile.

-          Mais on avait dit qu’on ne se verrait  pas un moment…

-          Ouais et ce moment il dure combien de temps ?

-          Hein ?

-          Ne plus se voir Ok, mais je ne pensais pas que tu voulais carrément couper les ponts, tu n’as pas répondu à un seul de mes messages, quand je suis venu dans ta baraque c’était un bordel pas possible, comment  ne veux-tu pas que je m’inquiète ?

-          Mais… Kelvian pourquoi tu réagis comme ça ?

-          Comment ça pourquoi ? Depuis le temps qu’on se connaît c’est normal que je m’inquiète  imbécile.

-          Depuis ce qui s’est passé ce jour là, je ne tiens plus en place, rien que t’entendre au téléphone me rendrait fou !!

-          Fou ?

-          Kelvian ne me dis pas que tu as oublié que je t’ai dit que je t’aimais ?

Un silence pesa soudainement dans la pièce.

-          D’accord !! D’accord ne dis plus rien !! Je…  je vais, je vais y aller !!

-          Tu es chez toi là, si y’en a un qui devrait partir je crois que c’est moi.

-          Je… je suis désolé Kelvian… je ne voulais pas… je ne voulais pas t’imposer  tout ça !!

-          M’imposer quoi ? je ne vois pas de quoi tu parles. La seule chose que je vois c’est un mec totalement désespéré…

-          Je… je ne voulais pas que  tu me vois comme ça, c’est tout !!

-          Alors c’est bon, tu as craqué ?

-          Quoi ?

-          Je peux me lâcher moi aussi ?

-          Je… Je ne  comprends pas…

Nicolas était  assis sur le lit complètement désemparé. Kelvian, lui, était debout et regardait Nicolas avec un air méprisant. Quand ce dernier  se rendit compte de cette expression, tout en gardant son air désabusé des larmes se perdirent sur  ses joues rougies par la fraîcheur de la nuit. Il ne s’en était pas rendu compte. C’est alors que Kelvian releva  le bras afin de lui sécher délicatement ses larmes. Nicolas connaissait cette expression et sur le coup il commença à paniquer. C’est alors que Kelvian le saisit par les joues et le renversa sur le lit.

-          Que… ?!

-          Nico… Je t’avais déjà dit de ne pas boire au point de te mettre dans cet état…

-          Mais Kelvi…

-          Tu penses que ça me fais plaisir de te voir te faire souffrir de la sorte ?

-          Kelvian, tu me fais mal…

-          Et quel est cet air pathétique sur ton visage ? Il y a quelque chose qui ne va pas ? Si ça ne va pas pourquoi tu ne viens pas en parler ? Qu’est-ce qui te prend ?

-          Lâche… Lâche-moi !! C’est… c’est toi qui agit bizarrement là !! Ce n’est pas parce que je suis un peu bourré que tu dois faire n’importe quoi ?

-          Désolé mais quand je te vois comme ça là,  aussi pathétique, j’ai trop envie de te faire des misères.

-           !! Tu… tu t’es cru à l’école maternelle ou quoi ? Bon sang lâche moi, on peut parler sans que tu ne me fasses mal, non ?

-          Non, je suis énervé Nicolas Nimendi, très énervé. Je ne sais pas si tu t’en rends compte, mais je fais mon possible pour garder mon calme là, fit-il alors avec un large sourire.

Nicolas ne comprenais pas grand-chose, mais il lui sembla, que depuis le temps qu’ils se connaissaient, qu’il soit saoul ou pas, c’était la première fois qu’il voyait Kelvian avec une expression aussi sadique. C’est alors que  ce dernier embrassa langoureusement Nicolas.

Sa surprise était telle qu’il resta figé un instant. Il connaissait ce baiser, il l’avait vu le faire à tellement de filles auparavant. Un baiser si profond, si intense qu’il ôtait toute résistance à sa proie. Se remémorant des images du passé il repoussa tant bien que mal Kelvian, en réalité c’était lui qui s’était éloigné de celui-ci.

-          N… Ne me touche pas !!

-          Ne crie pas, tu va réveiller tes voisins.

-          J’men fous des voisins, bordel !! Qu’est-ce que tu fais ??

-          Heu, je t’embrassais, tu ne connais pas ? Pourtant tu l’as déjà fait plein de fois, non ?

-          Ne joue pas sur les mots !! Pourquoi ?

-          Je ne résiste pas au visage que tu fais en ce moment, c’est plus fort que moi, c’est normal ?

-          Ne te fous pas de moi !! Tu m’embrasses comme les filles avec qui tu flirtais à l’époque, tu fous quoi, merde !!?

-          Si tu continues à crier aussi fort je vais devoir te faire taire Nico, fit-il avec un regard dépité.

-          Non… non mais tu te fous de moi ? Je ne vais pas bien en ce moment mais toi ça va pas du tout !!

La pression qui émanait de Kelvian était si intense que la seule issue que Nico trouva fut la fuite. En fuyant il se cogna sur la table de son living, ce qui entraîna la chute d’un verre plein et d’une bouteille de vodka vide. Cependant étant saoul, celui-ci trébucha. Sa chute prévoyait d’être dangereuse quand Kelvian le rattrapa :

-          M… merde !!

-          Tu vois comment tu es pitoyable ? Comment ne pas résister ? Fit-il en l’embrassant une nouvelle fois. C’est bien la première fois que tu me fuis de la sorte, dit-il alors avec une mine bien embêtée.

-          T… Toi aussi tu as bu ? Fit-il alors en regardant les restes de bouteille vide sur le sol.

-          Hum ? Peut être bien que oui, peut être bien que non.

-          Tu tiens pas bien l’alcool toi !! Lâche-moi immédiatement !!

-          Arrête de faire ta mijaurée ,bon sang !! Dit-il alors en le renversant.

-          Kel… Kelvian, tu es violent, sérieux  tu me fais peur, arrête s’te plaît, finit-il par avouer d’une voix tremblante.

-          C’est parce que tu te débats…

-          Mais pourquoi tu te mets à me toucher ? Parce que je t’ai dit que je t’aimais ? Si c’est le cas contrôle toi un peu merde… Fais pas comme avec toutes ces filles que tu fréquentais…

C’est avec un regard sérieux que Kelvian le fixait. Gêné, Nicolas détourna le regard. C’est alors que Kelvian l’embrassa une nouvelle fois, et arracha les boutons de sa chemise en l’ouvrant violemment.

-          Kel… Mais merde !! Sachant qu’il ne faisait pas le poids face à Kelvian, il se mit à pleurer à chaudes larmes.

-          Ça m’énerve que tu penses des choses que je ne pense pas, fit alors Kelvian en lui léchant ses larmes.

-          Quoi ?!

-          Je n’ai jamais traité les filles que je fréquentais avec autant de passion imbécile…

Nicolas se figea sur l’instant, et au moment où il allait lui demander de répéter ce qu’il avait dit, quelqu’un sonna à la porte.

-            Je reviens, fit alors Kelvian, laissant  Nicolas complètement perdu sur le sol. 

-          Oui ? C’est pourquoi ?

-          Oh… fit alors une jeune femme du voisinage.

-          Pardon ? Je ne vous ai pas entendu, madame.

-          Oh excusez moi, j’ai entendu beaucoup de bruit comme une bagarre alors je suis venue voir si tout allait bien…

-          Ah oui, je vous présente mes sincères excuses, on se bagarrait juste un peu, nous avons un peu bu vous comprenez, fit-il avec un air gêné.

-          Ah ok, très bien, et bien j’espère que vous vous êtes bien expliqué oh ! Oh ! Ah là là les hommes, fit-elle tout sourire.

-          Il est vrai que demain c’est samedi, ce n’est pas  tout le monde qui est en congé, nous ne ferons plus de bruit, je  vous l’assure.

-          Si tout s’est arrangé vous m’en voyez ravie, désolée pour le dérangement, monsieur.

-          Non, non c’est moi, je vous en prie ne vous excusez pas c’est tout à fait normal. Sur ce je m’excuse encore pour le tapage et vous souhaite une excellente fin de soirée.

-          Oh !! Merci pareillement mon bon monsieur, fit-elle toute  heureuse.

-          Bon, un gêneur de moins, dit il alors soulagé en fermant la porte. Alors où en étions nous fit il alors d’un regard amusé adressé à Nicolas.

-          Je… Kelvian, tu as perdu l’esprit ??!

-          Non, je suis on ne peut plus sérieux, allez ramène toi là, fit-il en l’aidant à se relever.

-          Ne… Ne me touche pas !!

-          Si tu me redis ça, je vais devenir  violent Nico, fit alors Kelvian avec son sourire sadique.

-          Mais… Qu’est-ce que tu comptes faire ? Me  faire surtout !!?

-          Nico, j’ai dit à la dame qu’on allait faire moins de bruit, donc ta gueule, toujours le sourire  aux lèvres.

-          Mais…

-          Je vais te mettre au lit, voilà ce que je vais faire, n’aie plus peur, je ne voulais pas t’effrayer, du moins pas à ce point.

-          Quoi ?

-          Désolé j’ai craqué quand je t’ai vu tout faible tout à l’heure, tu me pardonnes ?

-          Je ne te suis plus là, t’es pas le genre de mec à faire des trucs sous des pulsions.

-          Bah ça veut dire que tu ne me connais pas si bien que ça Nico, fit-il alors  en le chevauchant après l’avoir renversé sur le lit.

-          Je… je suis couché !! C’est bon je suis couché, je vais dormir !!

-          Tu n’as pas assez bu je crois, depuis quand tu te forces autant à résister.

-          Mais c’est parce que je ne te comprends pas !!

-          Ce n’est pas ce que me dis Paul, tu sais ?

-          P… Paul ?? C’est qui Paul, comment ose-t-il ?? Ouah !!

Kelvian avait posé la main sur l’entre jambe de Nicolas.

-          C’est lui Paul, ou Popole si tu préfères ah ! Ah !

Nicolas, en se débattant, ne s’était pas rendu compte qu’il fût dans cet état.

-          Merde !! Merde, merde !!

-          Roh ça suffit laisse toi faire et ferme la un peu, on dirait une fille effarouchée.

-          Mais c’est la faute à qui Kelvian ?!! Tu veux t’amuser avec moi ? Tu te moques des sentiments que j’ai pour toi ??

-          C’est parce que je ne m’en moque pas que je fais ça.

-          Je ne te suis plus.

-          Je vais t’apprendre à couper les ponts comme tu l’as fait ces deux dernières semaines tu vas voir.

-          Hein !!?

-          Tu es trop adorable, trop franc avec toi-même aussi, moi je n’aurais jamais pu faire le premier pas.

-          Je ne comprends toujours pas !! Pourquoi tu joues avec les mots comme ça !!?

Kelvian lui pinça le pénis en lui posant la main sur la bouche pour qu’il ne hurle pas.

-          Je t’ai dit chut, soit tu parles doucement, soit je te fais des misères.

-          Kelvian je te déteste… aïe…

-          Mais bien sûr, dis moi, tu ne t’es jamais demandé pourquoi avec tous les gens que je fréquente, j’ai toujours gardé une place pour toi à mes côtés ?

-          Hein ?

-          Me fais pas répéter, purée, mais quel boulet tu fais, fit il en regardant du côté de la fenêtre rouge comme une pivoine.

-          …  Heeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeein !!!? Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiille !!!!

Un cri plein de douleur se fit entendre dans tout le bâtiment.

-          Bon moi je ne suis plus là, dit alors Kelvian en se dirigeant vers la sortie.

-          Mais tu me fais tant de misères et tu te barres  comme  ça !! 

Mais trop tard. Il y avait déjà une dizaine de voisins à l’entrée.

-          Je suis profondément désolé pour le dérangement vraiment, mais je n’arrive pas à le faire taire, disait-il en faisant la courbette le torse musclé imberbe à la vue de tous.

-          Oui mais ce n’est pas une raison, on va appeler la police si ça continue.

-          Faites donc, je me dédie de toutes responsabilités, d’ailleurs je vais m’en aller, je suis las de l’entendre crier à cette heure tardive, je le raccompagnais juste comme il était saoul, mais le traitement qu’il m’adresse ne me plaît pas du tout !!

-          Hey !! Hey !! Mais qu’est-ce que tu leur racontes comme conner… bweuuuuuuuurg.

-          Oh mon dieu.

-          Quelle horreur !!

-          Paix à ton âme ha, ha, ha !! Faisait Kelvian amusé.

-          Je crois qu’il va être calmé pour le reste de la soirée…

-          Bon je retourne m’occuper de cet ivrogne, il reste mon meilleur ami, encore désolé pour le dérangement.

-          Ne vous en faites pas, vous êtes le plus à plaindre, mon pauvre.

-          C’est vrai, bon courage.

-          Bonne nuit.

-          Bonne nuit mesdames et messieurs.

-          Ouf, je m’en tire plutôt pas mal sur ce coup là, ha, ha !

-          Je… Je vais te tuer…

-          Non, non, les ivrogne n’ont pas le droit de parler, non mais oh !! Hé, hé ! En tout cas, je ne vais plus te toucher avec toute cette histoire de gerbe !! 

C’est donc ainsi que nos deux amis s’endormirent sous le poids de la fatigue et de l’alcool.