Part 6

 

Le lendemain, Kelvian supportant très mal l’alcool, il était d’humeur massacrante. Afin de dessaouler  il prépara un petit déjeuner avec du thé et un verre d’antidouleurs avant de se diriger vers la douche.

Nicolas se réveilla à son tour, évitant le moindre geste brusque sachant qu’il avait bu comme un trou, le moindre choc pourrait lui être fatal. Il essaya de se remémorer ce qui s’était passé la veille mais peine perdue, il était définitivement trop saoul la  veille. C’est alors que quelqu’un sonna à la porte. Le bruit de la sonnette d’ordinaire inoffensif, était démultiplié dans le crâne de Nicolas. Posant son oreiller sur sa tête, il espérait que le fauteur de trouble s’en aille. Mais ce dernier n’en fit rien. C’est donc enragé comme mille hommes  que Nicolas se dirigea à l’entrée avec une mine qui faisait peur à voir :

-          Hey… qu’est ce que tu me veux  à cette heure-ci… fit-il la tête en bas, ne pouvant affronter les rayons du soleil donnant sur  sa porte d’entrée.

-          Et tu sais  quelle heure qu’il est ? Pauvre ivrogne.

Il reconnaissait cette voix mais ayant la tête dans le guidon il avait du mal à analyser ce qui se passait.

-          Ivrogne toi-même, non mais oh… Et quelle heure qu’il est dis le moi vu que tu le sais… Et puis zut, fichez-moi la paix je veux pas de vos pub je retourne me coucher, fit-il en refermant la porte.

-          Alors là, tu ne pouvais pas tomber plus bas imbécile, je suis venue chercher mon fiancé figures toi !!

-          Bordel, ne crie pas… J’ai ce qu’on appelle une belle gueule de bois, plus tu cries, moins je pige ce que tu dis… J’ai rien à toi, d’ailleurs t’es qui… fit il en relevant alors la tête. Oh, oh… toi ? qu’est ce que tu  fous là ?

-          Je suis venue chercher Kelvian, je te le répète… fit-elle sur les nerfs

-          Kel… ? Kelvian ? ici ? Ah bon !! Aïe, aïe !! 

-          Bah, tu t’es levé dans ton état Nico ?

-          Kelvian, tu étais vraiment ici ?! Mais il s’est passé quoi depuis hier ma parole ?!

-          Bah vu que tu ne t’en rappelles pas, ça  veut dire que tu étais vraiment bourré, je t’ai raccompagné tu ne t’en rappelles toujours pas ?

-          Bah alors là pas du tout !! Aïe !!

-          Ne crie pas roh, va te prendre le verre pour te dessaouler un peu dans la cuisine. Oh ma chère Hélène quel bon vent t’amène ?

-          Les beaux parents m’ont dit que tu étais ici, étant donné que nous sommes au beau milieu de l’après midi, il m’a semblé bon de venir te chercher.

-          Oh, mais je suis assez grand pour rentrer seul ma dulcinée, de plus, je ne suis pas rentré car tu étais en voyage d’affaire, tu es déjà rentrée ?

-          Oui, le repas organisé ce soir a été annulé.

-          Ah d’accord, mais pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? Tu voulais bien vérifier que j’étais chez Nico et pas chez quelqu’un d’autre ah, ah, ah !!

-          Non, c’était sur la route du retour alors je me suis dis pourquoi pas, ça te dérange ?

-          Bah, ce n’est pas que ça me dérange, je suis un peu gêné que tu viennes me chercher comme ça sans crier gare, je sors tout juste de la douche j’allais rentrer, c’est embarrassant, quoi.

-          Arf pardonne moi je pensais bien faire.

-          Du coup, tu es en voiture ? Car moi aussi.

-          Et bien je vais partir avant toi, j’irais voir les beaux parents avant de rentrer.

-          Très bien, je t’appelle quand je suis près de la maison, désolé mon cœur.

-          Non, non, c’est moi. Je t’aime à plus tard. Et toi l’ivrogne, arrête de jouer à l’ivrogne à ton âge !! Fit-elle alors en partant en claquant la porte. 

-          Mais il se passe quoi là, bordel ? Sérieux Kelvian, qu’est ce que tu fais là ? Depuis quand cette démone viens te chercher chez moi ? Je ne comprends plus rien, il s’est passé quoi en fait ? 

-          Je crois qu’Hélène se doute de quelque chose, c’est fâcheux, fit-il songeur.

-          Tu ne me réponds même pas… Aah, je suis fatigué, j’en peux plus, j’ai mal au crâne, je retourne me coucher…

-          Tu es décidément trop adorable Nico, dit il en le regardant tendrement.

-          Ouh là, c’était quoi ça ?? Fit alors Nicolas surpris.

Il allait s’allonger sur le lit quand il s’arrêta par ce que lui avait dit Kelvian. Kelvian, vêtu du peignoir de Nicolas avançait alors lentement vers lui.

-          Alors tu ne t’en rappelles vraiment pas ?

Nicolas le regardait incompris. C’est alors que Kelvian l’embrassa tendrement, en le faisant s’allonger sur le lit. Sur le coup Nicolas écarquilla les yeux, il fut pris de peur :

-          Je… Je devais me rappeler de quoi exactement ?? On a fait quelque chose hier ?? Et je ne m’en rappelle pas ??? Mais je n’ai mal nulle part, je ne…

-          Oh, ooh, tu voulais qu’on aille jusque là hier ?

-          Kelvian, on a… Tu as fait quelque chose ?

Kelvian le regarda intensément un instant, puis partit se rhabiller.

-          Hey ! Kelvian réponds moi… s’te plaît…

-          Non je n’ai rien fait Nicolas, quel coquin tu fais toi, ha, ha.

-          Mais pourquoi tu es chez moi ? Je faisais tout pour…

-          Pour m’éviter ? J’avais remarqué, merci.

-          Non, mais…

-          T’inquiètes Nico, tout va bien, reposes toi tu t’es vraiment pris une belle cuite, dessaoule bien mon garçon.

-          Kelvian, tu n’es pas normal là, qu’est-ce que tu caches ?

-          Rien je te dis, tu demanderas à tes voisins, ils sont venus au beau milieu de la nuit car tu faisais trop de bruit, voilà ce qu’il s’est passé, je ne voulais pas te le dire car c’est embarrassant ça aussi ha, ha, ha !!

-          Kelvian… j’ai brisé quelque chose, pas vrai ? J’ai fais un truc qu’il ne fallait pas, je… je le sens…

-          Mais non, au contraire, tu es toujours toi-même, allez, je file, sinon Hélène va me  péter un câble.

Kelvian s’apprêtait à partir quand Nicolas accourut pour le rattraper, ce dernier trébucha et ils tombèrent tous les deux devant l’entrée.

-          Ah la, la, les gens qui ont une gueule de bois ne doivent pas courir Nico, tu ne savais pas ? Toi ça va ? pas trop mal au crâne ?

Nicolas le serra alors aussi fort qu’il le pouvait dans l’état où il était.

-          Kelvian… J’ai l’impression que si tu passes cette porte plus rien ne sera comme avant…

-          Quoi ?

-          Qu’est ce que je dois faire pour m’enlever cette idée de la tête ?

-          Mais non, tu t’inquiètes pour rien, vieux, t’occupes, moi aussi j’ai la tête dans le guidon j’ai beaucoup bu hier soir, si je te semble bizarre ce n’est pas de ma faute hé, hé.

-          Dans ce cas, c’était quoi ce baiser ? Fit-il alors en larme.

Kelvian resta un instant figé devant cette expression, avant de détourner le regard :

-          Hé ben, tu ne sais même pas pourquoi tu pleures et tu pleures, un grand gars comme toi. Il ne signifiait rien ce baiser, tu te prends trop la tête.

-          Ne te fous pas de moi !!? Kelvian depuis que je t’ai tout avoué en Laponie, je ne sais plus trop où j’en suis, et… et finalement je n’osais pas te demander ce que tu en pensais… J’en ai parlé à des gens, et à chaque fois, ils me disaient : mais pourquoi tu ne lui en parles pas ? Kelvian… Tu ne me regardes même pas…

-          C’est pour ne pas te blesser que je ne te regarde pas…

-          Quoi ? Heu je ne comprends pas là, qu’est-ce que ça veux dire ?

-          Rien, allez, je file, laisse-moi m’en aller.

-          Tu rigoles ? Depuis quand tu joues autant sur les mots pour dire ce que tu penses ?

-          Bon bah tu l’auras cherché… fit-il en embrassant passionnément Nicolas. Nico, quand je te vois aussi fébrile, aussi fragile, j’ai envie de t’embrasser, de te faire plein de choses, voilà pourquoi je ne te regarde pas. Hier soir on s’est bagarré car j’avais envie de te faire des misères en te voyant si misérable, voilà ce qu’il s’est passé.

-          Heu… Ok… Et tu peux me dire pourquoi tu réagis comme ça ?

-          Je t’ai dis de ne pas me faire répéter imbécile, fit-il  encore rouge comme une pivoine. 

Nicolas resta alors surpris comme  jamais. N’ayant plus la force de poser plus de questions. Kelvian se défie alors de son étreinte et se dirigea rapidement vers la sortie.

-          Bon je file Nico, reposes toi bien surtout.

-          Heu… Ok… mais…

-          Réponds au message au moins désormais, ne m’inquiète pas inutilement, d’accord ?

-          D’…d’accord, rentre bien.

-          Je  suis plus là, fit  alors  Kelvian tout sourire  en refermant doucement la porte. 

Nicolas, resta un moment encore au sol, la tête  pleine de questions. Il remarqua des marques sur  son corps et des traces de bagarre, ce qui le laissa encore plus sceptique.

-          Nom de Dieu… Mais qu’est-ce qui s’est passé hier !!!??? Il… Il faut que je m’en rappelle, il le faut !!?  Aah !! Pourquoi j’ai été  me  bourrer la gueule !!

Part 5

Dérision

Part 7