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Chapitre 5

Mémoire de Fantôme...

Petit mot de l'auteur:

Yo ! ^o^

Et oui, c'est moi ! Ça faisait un bail, hein ? X3

Sans plus attendre, le chapitre tant désiré du Fantôme de Namimori !

Un grand remerciement à toutes les personnes qui ont posté un commentaire. Ca m'allait toujours droit au cœur, et si je n'ai pas eu le temps ou le courage de répondre, j'en suis vraiment désolée, et je vais essayer de me motiver. U_U

Bonne lecture !

Fin du mot de l'auteur


Le soleil était haut dans le ciel, baignant de ses rayons le bâtiment servant aux collégiens du campus de Namimori. On était en début Juin, et le temps était très agréable pour cette fin de printemps. On pouvait voir plein de monde en train de rire et de parler sur les bancs d'autre mangeait plus silencieusement. Certaines personnes, au lieu de manger étaient en train de lire ou de réviser pour les examens qui approchaient.

Un préfet s'offrait une sieste sur le toit tandis que son animal de compagnie veillait sur son sommeil, ou chantonnait à son goût. Un autre carnivore profitait de ce fait pour réfléchir tranquillement à ce qu'il pourrait faire pour rendre fou de rage son rival. Un capitaine de club de boxe était en train de digérer EXTRÊMEMENT en faisant une course. Une autre journée normale au collège de Namimori.

Mais un certain groupe était éloigné. Il avait prit la peine de traverser les terrains de sport pour profiter de l'ombre de l'unique arbre qui délimitait la frontière entre le collègue et le lycée de l'énorme campus que formait l'école publique de Namimori. On pouvait facilement voir deux personnes sous cet arbre. Deux personnes qui normalement n'étaient jamais ensemble. Et qui, même maintenant, ne s'entendaient pas. Du moins pour l'un d'entre eux.

Mais si on plissait les yeux, et avec un peu de chance, on pouvait apercevoir une silhouette transparente qui calmait les ardeurs trop impulsive d'un certain argenté de seconde année. Mais pour l'instant, ils étaient loin de se battre. Le sujet était même très sérieux.

- Amnésique ? S'exclama Yamamoto.

- Oui… Répondit Tsuna. Je ne me souviens de rien à par de mon nom. Je ne sais pas quand je suis mort, ni pourquoi, et encore moins la raison pour laquelle je suis coincé ici.

- Oh.

Yamamoto ne trouvais rien d'autre à dire. Il trouvait ça étrange, et n'arrivait pas à se l'imaginer. Ne plus rien se souvenir ? Gokudera se mit à marmonner plus pour lui-même que pour les autres.

- Il existe trois types de mémoire. Sémantique, procédurale et épisodique. La première concerne la communication, et la connaissance de la langue. La deuxième les gestes, ou les habitudes qui nous caractérisent. Et enfin la dernière stocke les aventures de notre vie, notre histoire. C'est celle-là qui fait défaut au Juudaime.

Il termina en avalant un morceau de riz, et le mâcha tout en réfléchissant au problème de son ami. Mais le silence ambiant lui fit relever la tête, et il croisa les regards admiratifs des deux autres. Il haussa un sourcil.

- Quoi ?

- Ouah, Gokudera-kun ! Tu es vraiment très intelligent… Fit Tsuna, soufflé.

Gokudera sembla rayonner de l'intérieur.

- Mais ce n'est rien, Juudaime ! Ce ne sont que de simples petites connaissances qui malheureusement ne peuvent pas nous aider…

Il avait finit sa phrase en perdant tout son enthousiasme. Tsuna eu un gentil sourire.

- Merci beaucoup de ton aide, Gokudera-kun. C'est très gentil.

Yamamoto avait observé l'échange entre les deux, et demanda, curieux.

- Pourquoi tu appelle Tsuna "Juudaime" ?

- C'est parce que Juudaime est le dixième fantôme que je rencontre ! Fit-il fièrement, relevant la tête.

Tsuna soupira en secouant la tête. Il avait abandonné l'idée de forcer le génie à l'appeler autrement depuis longtemps. Yamamoto lui semblait impressionné.

- Tant que ça ? Fit-il.

Pour lui, avant Tsuna, les fantômes n'existaient pas. Alors que Gokudera ait pu en voir dix, c'était énorme !

- Bien sûr ! Penserais-tu que je mentirais ? S'énerva Gokudera.

Il eu invariablement un frisson en se souvenant de la première fois qu'il avait vu un fantôme. C'était ainsi que le danger que représentait sa sœur avait été confirmé…

- Comment as-tu fait pour découvrir ton premier ? Continua le baseballeur.

Gokudera s'apprêtait à lui demander de se mêler de ses affaires, d'une manière bien plus coloré, quand il perçut le regard tout aussi curieux de Tsuna. Ce dernier était intrigué, et avide de savoir s'il existait d'autre personnes comme lui, et bien sûr, ce qu'ils étaient devenus. C'est donc pour lui qu'il se décida bien malgré lui à raconter cet incident qu'il voulait oublier.

- Le premier… C'est lui qui nous a découvert.

Il frissonna de nouveau et pâli visiblement. Le fantôme et le sportif échangèrent un regard surprit, mais ne firent aucun commentaire et attendirent que leur ami continu.


Il avait douze ans, et il était déjà un génie. Un génie habitué à manger les gâteaux de sa sœur de quinze ans. Et à survivre à son infâme cuisine. Bien qu'il n'oserait pas le lui dire. Même si sa vie n'était pas facile, il gardait encore l'espoir de pouvoir l'améliorer. Mais pour ça, il devait rester en vie. Et une règle qu'il avait apprit pour ça, c'était de ne pas énerver sa sœur. Cela pouvait être très néfaste pour la santé.

Sa conviction fut renforcée en apprenant la mort "accidentel" du dernier petit ami de Bianchi. Mort d'une dysenterie fulgurante… Indigestion. Mais Gokudera n'arrivait pas à plaindre ce pauvre bougre qui avait succombé à la colère de sa sœur. Quiconque possédant la moindre jugeote savait qu'il ne fallait pas l'énerver. Quel abruti avait-il été, essayer de tromper sa sœur. Bien sûr qu'il ne pouvait pas y survivre ! Personne n'aurait pu…

Il avait été découvert la veille dans son appartement par des amis à lui. Il avait entendu dire qu'il avait le teint verdâtre même après sa mort. Il savait que la veille de ce jour funeste, Bianchi était allé lui rendre visite pour mettre les choses au clair avec lui, accompagné d'un petit paquet dont la fumée qui s'échappait ne laissait aucun doute sur ce qu'il contenait. Elle était revenue plus tard, sans ce paquet. Et avec un air profondément satisfait. Il essaya de retenir un frisson. Vainement.

Il voulait s'éloigner, et pour se changer les idées, décida d'aller voir le docteur pervers, qui lui apprenait à se servir des explosifs. Il était fasciné par le pouvoir de destruction qui résultait d'un simple mélange chimique. Et avant qu'il ne détruise le manoir, le docteur avait décidé de lui apprendre. Aussi il se dépêcha de se diriger vers le balcon sud, là où était sûrement la personne qu'il cherchait. C'était le meilleur endroit pour observer les gouvernantes qui s'activaient dans le jardin après tout…

Sale pervers lubrique… Pensa Gokudera en soupirant.

Il ralenti en voyant passer un des majordomes. Ce dernier le salua en s'inclinant.

- Bonjour, jeune maitre.

Gokudera ne répondit pas, mais hocha la tête. Il attendit simplement de s'être avancé assez avant de recommencer à courir avec une grimace furieuse sur le visage. Jeune maitre, mon œil… Il n'en pensait pas un mot. Il n'était pas un "jeune maitre", il n'était qu'un rejeton, un bâtard qui avait été généreusement admit dans cette famille de noble. Seules les apparences forçaient les domestiques à le traiter avec respect. Un respect qu'ils ne ressentaient pas. Bande d'hypocrite.

Mais les apparences, ah ! Les apparences… Elles, elles avaient de l'importance dans son milieu. La noblesse, l'aristocratie… La richesse. Oui, la famille de Gokudera était riche. Très riche. Écœurement riche. Ils étaient des Nobles, grande famille ayant survécu au passage du temps, venant tout droit de la Vieille Italie, là où snobisme devait rimer avec spectacle. Tout en restant raisonnable. Il n'était pas question de montrer aux braves gens qu'ils exploitaient que l'or qui décorait leur manoir aurait pu servir à payer les traites de leur propre habitat. Faisons preuve d'un minimum de respect, voyons.

Il n'était rien ici, et ne se sentait pas à sa place. Il était bien trop intelligent pour se fondre dans un moule qui l'étoufferait. Il préférait exploser ce moule et toutes les convenances qui allait avec. C'était peut-être sa manière à lui de s'assurer qu'il existait vraiment. Qu'il n'était pas un de ses trop nombreux objets qui décoraient ce manoir puant.

Il détestait cet endroit. Il détestait ces domestiques. Il détestait ce milieu. Il détestait son père.

Son père qui avait engrossé sa mère japonaise, charmé par ses talents de pianiste. Qui l'avait ensuite recueilli par pitié quand il avait apprit son état. Qui l'avait prit sous son aile par peur d'un scandale après la mort de sa mère. Son père, qui ne lui avait jamais dit que la personne qui lui apprenait à jouer du piano était sa mère, et non pas un quelconque enseignant. Il avait fallu qu'il l'apprenne quelques jours après sa mort, par des domestiques qui bavassaient.

Il grinça des dents et serra les poings jusqu'à ce qu'ils blanchissent. Il ne voulait qu'une chose. Partir. Partir loin d'ici. Rapidement.

Et ne plus jamais revenir.


Aurait-il su qui l'écoutait, est-ce que ça l'aurait empêché de le penser aussi fort ?

Probablement pas…


C'était la nuit. Gokudera dormait dans sa chambre, où flottaient encore quelques odeurs de brûlé et de substance chimique suspicieuses. Mais ça ne le dérangeait pas, au contraire. Ça remplaçait efficacement l'odeur de lavande dont ses draps étaient imbibés.

Pourquoi lavande ? Pourquoi pas une fleur moins forte ? D'accord, la lavande sentait bon, mais lui ça lui refilait des migraines… Pourquoi pas du romarin ? C'est très bon aussi, le romarin. Et puis…Il… Finit par… S'endormir.

Il se réveilla en sursaut. Il observa sa chambre, et remarqua vite qu'il n'y avait rien de changé. Il se gratta la tête. Ce devait être lui. Lui et ce drôle de rêve. Pourquoi des champs de lavande qui explosent ? Il devait vraiment être fatigué.

Il bailla généreusement et se recoucha en maugréant. Mais à peine avait-il posé sa tête sur l'oreiller qu'il se relevait, plus alerte que jamais. Cette fois, il était sûr de ne pas avoir rêvé. Il avait bien entendu un grincement. Il se tendit.

Cela n'aurait pas dû le surprendre. Même en pleine nuit, il arrivait à certains domestiques de se promener, pour une raison ou pour une autre… Mais là, c'était différent… Il lui semblait bien que le bruit venait de sa chambre.

- Aneeki ? Murmura-t-il doucement.

Il doutait que se soit elle, mais parfois, elle était prise d'inspiration, même aux heures les plus indues de la nuit, et se mettait à cuisiner quelque chose qu'elle voulait absolument qu'il essaye dans la seconde, pendant que c'était encore frais (question de point de vu…) et chaud (parfois même brûlant…). Ce qui lui garantissait des cauchemars pour quelques jours… Il frissonna, à cette pensée. Il avait déjà assez de rêves étranges pour que-

Un autre frisson lui secoua l'échine, mais cette fois, cela n'avait rien à voir avec sa sœur. Est-ce que c'était lui, ou la température de la pièce baissait ? Non, on était en été, ce n'était pas logique… Il se retrouva pourtant à se frotter les bras pour essayer de se réchauffer. Ce n'était pas normal, et même son cerveau incroyable ne comprenait pas ce qui se passait. La climatisation ? Non, elle était éteinte. Une farce ? De qui, pourquoi, et surtout comment ?

Il essaya de se lever, mais à l'instant où ses pieds touchèrent le sol, il cria de surprise, et revint sur le lit. Le sol était brûlant. Ce qui ne faisait vraiment aucun sens avec la température de la pièce qui continuait à baisser. Il tremblait sans cesse et son souffle formait de la buée, comme s'il était dehors, en plein hiver. Mais il était dans sa chambre, et on était en été…

"Tu veux partir…"

Le souffle de Gokudera se coinça dans sa gorge. Une voix venait de retentir. Une voix désincarnée, qu'il ne connaissait pas. Il n'arrivait pas à savoir d'où elle venait. Il se demanda brièvement s'il avait envi de savoir mais ses interrogations furent coupées court, et il se cambra.

"Alors je vais t'emmener avec moi…"

Cette fois il avait bien sentit le souffle dans son cou. Un souffle putride, mais qu'il connaissait malheureusement. Ça ressemblait au goût des gâteaux de sa sœur…

Il rassembla tout son courage et toute sa volonté et se retourna. Il rencontra deux yeux morts, et un sourire maléfique.

Il hurla.


Bianchi avait entendu le premier cri, un cri de surprise. Sa chambre était juste à côté de son petit frère adoré. Elle avait été réveillé, mais elle n'avait plus rien entendu, alors elle pensa qu'il était peut-être tombé de son lit, quelque chose comme ça. Elle n'allait pas allé le déranger juste pour ça…

Aussi sursauta-t-elle en entendant son hurlement de terreur. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine et elle resta une seconde ou deux paralysée dans son lit. Avant de jaillir de celui-ci, et de se précipiter à la porte de sa chambre. Elle essaya de l'ouvrir, mais c'était impossible. Elle fronça des sourcils. Son frère n'avait pas de verrou…

Elle força sa gorge à se dénouer et tambourina sur la porte en appelant son frère :

- Hayato. Hayato! C'est moi, ouvre ! Qu'est-ce qui se passe ? Ouvre cette porte, bon sang !

À ce moment, il y avait plusieurs domestique qui, ayant été réveillé de la même manière que Bianchi, s'étaient rassemblés dans le couloir. La plupart groggy, ils se demandaient que qui pouvait bien arriver au jeune maitre, et pourquoi à deux heures du matin. Contrairement à lui, ils devaient se lever tôt, eux…

Mais alors que Bianchi s'acharnait toujours sur cette porte, et qu'enfin ses parents apparaissaient, enfin réveillés, il y eu un "bang" sonore suivit par des jurons colorés. Et une soudaine explosion.

- Prend ça connard ! Résonna la voix furieuse de Gokudera.

La première chose que tous pensèrent alors, c'était qu'il y avait quelqu'un qui s'était introduit dans cette chambre pour kidnapper le garçon, et demander une rançon. Cette intuition fut confirmée quand une vois étrange ricana :

"Inutile de lutter… Je vais t'emmener avec moi, et ça lui apprendra…"

Seule Bianchi reconnu la voix, et elle frissonna. Non pas de peur, ou de surprise, mais de rage. De la haine pure remplaça sa peur, et toutes les personnes qui l'entouraient reculèrent d'un pas. Une Bianchi enragée, ce n'était jamais bon… Son pouvoir se déclenchait alors…

- Roméo… Siffla-t-elle entre ses dents.

Avant que quiconque n'ait le temps de faire quoi que se soit, elle prit la poignée de la porte et la tourna rageusement. Seulement, contrairement à avant, il se passa quelque chose. La poignée fondit. Littéralement. Avec un coup de pied furieux, elle défonça ce qui restait de la pauvre porte et la chambre leur fut enfin ouverte.

Elle aurait voulu foncer, seulement un courant d'air glacé la surprit, elle et tout ceux qui étaient derrière eux. Alors que la température du couloir était ambiante, celle de cette chambre était incroyablement polaire. Ce n'était pas un quelconque verrou, ou même une chaise qui bloquait la porte, mais de la glace. De la glace parme avec une teinte de vert… Cette même glace décorait toute la chambre, à part le sol, qui lui produisait assez de chaleur pour que se soit visible à l'œil nu. Mais se n'était encore rien par rapport aux deux personnes dans la pièce.

Gokudera était debout sur une chaise à côté de son bureau, les cheveux ébouriffés par le combat qu'il avait mené. Il s'était rapproché de la réserve d'explosif qu'il possédait pour essayer de se défendre. Mais il était restreint par cette chaise, ne pouvant pas la quitter sous peine de se brûler de nouveau les pieds. Il avait cependant encore les mains pleines de bâtons de dynamites, et semblait prêt à s'en servir si besoin. Il faisait face à un jeune homme qui possédait une aura entre le parme et le vert, qui ne semblait pas avoir de jambes.

Deux paires d'yeux se tournèrent vers elle, et par extension, vers tous ceux qui étaient derrière. Une paire d'un vert émeraude, aussi profond que la forêt où se noyait la panique, le soulagement, la colère et l'incompréhension, et une autre paire d'yeux, d'un noir terne, sans aucun reflet de vie, mais qui irradiait la haine.

Mais tout aussi rapidement, les expressions des deux paires d'yeux changèrent en même temps en voyant le démon qui était au pas de la porte. Et tout deux ressentir une peur semblable.

- Roméo ! ! ! Rugit Bianchi, deux plats de… Choses fumantes sorties de nulle part.

Sans réfléchir, elle lança les deux plats en direction de son ancien petit ami qui avait osé la tromper avec une pouffe blonde à forte poitrine. Soit disant. Gokudera regarda avec dégoût, fascination, et malgré lui un peu de pitié les deux plats s'écraser sur lui, et le plaquer contre son mur où il se laissa tomber. Gokudera sentit un respect nouveau pour sa sœur, et sa crainte de sa cuisine augmenter. Même ses bâtons de dynamite n'avaient rien fait…

Sous leurs yeux, ils virent le corps trembloter, se diluer pour enfin disparaitre. En même temps, la température redevint normale, et la glace commença à fondre. On aurait dit un mauvais rêve. Ou une hallucination collective…

Gokudera ne voulait pas le savoir. Il s'assit sur son bureau, ses jambes soudainement tremblantes. Ses bâtons de dynamites tombèrent de ses mains pour atterrir par terre, et c'était une chance que le sol ne produisent plus de la chaleur, ou tout aurait explosé.

Bianchi se précipita sur lui et le prit dans ses bras pour s'assurer qu'il allait bien. Et pour une fois, il ne refusa pas la preuve d'affection, se sentant encore trop sonné pour y penser. Une seule chose tournait dans sa tête.

Mais que diable venait-il d'arriver ?


Il n'avait rien. Rien à part quelques légères brûlures à la plante des pieds. Le choc s'était dissipé, et au lieu d'être terrorisé, il était excité. Curieux par nature, il adorait les phénomènes qu'il ne pouvait pas expliquer. C'était comme un grand puzzle qui ne demandait qu'à être résolu. Il adorait les défis.

Certains disaient qu'ils avaient rêvé, et le fait que tous aient rêvé de la même chose ne semblait pas les déranger. Ils se raccrochaient à cette explication comme à la dernière branche d'un arbre. C'était stupide, il n'allait pas tomber dans leur piège. De plus, la sourde douleur qui émanait de ses brûlures sur la plante de ses pieds l'assurait de la réalité de ce qui s'était passé. Mais il pouvait comprendre que les simples d'esprit préfèrent les solutions simples. Cela leur correspondait parfaitement.

Seulement, les choses étranges ne s'arrêtèrent pas là. Peu de jours après ce premier incident, il était devenu impossible d'ouvrir la moindre porte sans prendre le risque de la voir se refermer sur soi. Beaucoup de vaisselle hors-prix furent cassé lors de cette période.

Il y avait parfois d'étrange coupure d'électricité, et la personne qu'ils avaient appelée ne trouva aucun problème dans leur installation. Le lendemain, il était au contraire impossible d'éteindre le moindre appareil électrique. Ce qui faisait que la télévision et les radios et autre chaine stéréo tournaient à fond, les plateformes de jeu, mais aussi les lumières, les lave-vaisselles, lave-linge, sèche linge, micro-onde, four, marchaient sans s'arrêter, sans compter l'arrosage automatique qui se mettait en route dès que quelqu'un mettait les pieds dehors, ou les extincteurs aux plafonds, dès qu'on entrait dans une pièce.

Il n'y avait plus une nuit de tranquille. Les domestiques, particulièrement les femmes se sentaient observé la nuit, et n'arrivaient plus à dormir. Des objets bougeaient, des tableaux étaient mit sans dessus dessous, ou des tiroirs était ouvert et leur contenu éparpillés sans aucune raison apparente, et sans qu'aucune personne (vivante) ne s'avoue responsable de ces "mauvaises blagues". Certains domestiques devinrent paranoïaque, d'autre démissionnèrent.

Il n'en fallait pas plus pour que la rumeur comme quoi le Manoir était hanté. Par le fantôme de l'ancien petit ami de la jeune maîtresse.

Jeune maîtresse qui prenait cette menace aussi sérieusement que son frère. Elle concoctait les pires plats au monde pour être sûre de pouvoir enfin se débarrasser de l'ordure qui avait osé la tromper. C'était comme une nouvelle insulte personnelle, et elle le prenait vraiment à cœur.

Malheureusement, elle mettait vraiment beaucoup de cœur à supprimer jusqu'au fantôme de son ancien petit-ami. Et à chacune de ses apparitions, elle accourait et le noyait sous le poison de ses plats, renforcés par son aptitude spéciale. Ce qui engendra des coûts énormes pour récupérer les tapisseries, quand c'était encore possible…

Peu de personnes réussissaient à voir le fantôme quand il se cachait. Bizarrement, seul Bianchi et Gokudera pouvaient le voir tout le temps quand ils tombaient sur lui. Ils se demandèrent pourquoi, mais décidèrent que c'était à cause de la connexion qu'ils avaient avec le spectre. Bianchi était son ancienne petite amie, sans parler de la personne qui était responsable (indirectement, bien sûr !) de sa mort, et la première chose qu'il avait fait, c'était d'essayer d'enlever (tuer) Gokudera.

Ce n'était pas une explication suffisante, mais ils s'en contentaient. Ils avaient autre choses à faire. Étrangement, cette épreuve les rapprocha plus qu'ils n'auraient pu l'imaginer. Gokudera ne pouvait toujours pas manger la cuisine de sa sœur, et il avait toujours aussi peur d'elle, mais ils étaient ensemble bien plus souvent, chassant le fantôme dans toute la maison. Malgré les dangers qu'ils couraient, Gokudera pouvait jurer que c'était les meilleurs moments qu'il avait vécu dans ce manoir.

C'était après un de ces raids spéciaux, où Gokudera avait faillit perdre la vie qu'il se décida à faire quelque chose d'autre que courser le fantôme. Il n'avait pas faillit mourir comme la première fois, par la faute du fantôme, mais à cause des projectiles de sa demi-sœur, qu'il avait évité de justesse. Il se mit à consulter les archives de leur immense bibliothèque à la recherche de quelque chose qui pourrait l'aider. Quelques sorts de protections, ou des exorcismes, n'importe quoi qui ferait partir ce fantôme.

Mais il ne trouva rien. Cela ne l'étonna pas outre mesure. Ses parents ne croyaient pas vraiment dans le surnaturel, malgré les pouvoirs de leur fille. Il alla alors trouver une autre personne très intelligente, et qui lui saurait peut-être quelque chose. Quelqu'un qui n'était pas revenu au manoir depuis qu'il avait apprit que les petite minettes le désertaient.

Le docteur pervers qui lui enseignait la manipulation des explosifs. Le Docteur Shamal.


- Hein ? Un fantôme ?

Shamal était très dubitatif. Il ne croyait pas en ses sornettes. Ou plutôt, il ne voyait pas pourquoi un fantôme irait hanter un manoir plein de gens. Les fantômes cherchent instinctivement un repos qu'ils ne peuvent obtenir dans la mort, ils vont normalement dans des endroits désert…

Oui, le Docteur Shamal savait beaucoup de chose sur les esprits, tout comme les pouvoirs psychiques, tel que l'aptitude que possédait la jeune héritière à transformer tout ce qu'elle touchait en poison mortel si ça lui disait. Lui-même était un de ces rares élus, et possédait une empathie qui lui permettait de communiquer avec des moustiques spéciaux. D'où son surnom, Trident Shamal. Il utilisait les moustiques et les combinaient avec sa science. Les moustiques étaient des porteurs de maladies qui n'étaient pas affecté par elles.

C'est donc pourquoi il utilisait ces animaux pour transporter facilement et très sûrement toute sorte de maladies contagieuses. Mais il n'avait pas que des maladies en stock. Aussi des antidotes, contrepoison et autre médicament qui pouvaient soigner des maladies rares.

Ce genre de compétences était assez rare, mais reconnue. Elles pouvaient être d'ordre psychique, comme de la télépathie, ou de la télékinésie, ou purement physique. Par exemple, son empathie était d'ordre psychique. Le poison de Bianchi, physique.

Et il y avait la troisième partie, peu connue, et encore moins reconnue, la partie spirituelle. La plupart des gens l'amalgamaient avec la psychique, mais c'était différent. Cette partie là concernait des pouvoirs où les humains n'avaient pas ou peu d'emprise. Les esprits qui dormaient en terre, les dieux qui s'amusaient dans les cieux, les démons qui veillaient dans les ténèbres abyssales.

En temps que docteur, et donc, grand scientifique, il avait été lui-même assez perplexe sur ce sujet. Mais il avait vu des choses qui ne lui laissaient pas d'autre choix que de les admettre. C'était d'ailleurs comme ça qu'il avait rencontré…

Il sursauta, surprenant Gokudera qui avait continué ses explications sans se rendre compte que l'attention de son pervers de maitre était ailleurs. Mais oui… Peut-être que Lui…

- Shamal ?

- Si c'est effectivement un fantôme… Je crois que je peux aider.

- Ah ? Et pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ! S'énerva l'argenté.

Shamal renâcla.

- Je n'ai pas de compte à te rendre, sale mioche, fit-il en lui ébouriffant les cheveux.

Le jeune garçon qu'était alors Gokudera lâcha une flopée de juron qui fit grincer Shamal. Il se demandait de qui il pouvait apprendre des mots aussi grossiers. Ce n'était pas lui qui les lui apprenaient. Ça non. Il était un gentil homme, après tout.

Alors que le jeune métis continuait de jurer en grommelant, Shamal sortit un téléphone portable et composa un numéro entré en mémoire. Il n'eut pas besoin d'attendre trop longtemps avant d'entendre une voix grave qui semblait légèrement agacée.

- Qu'est-ce que tu me veux, Shamal…

Avec un grand sourire, le Docteur répondit :

- J'ai un travail pour toi.


Le surlendemain, on sonnait à la porte du manoir. Un des rares majordomes resté fidèle à la famille alla ouvrir. Il se trouva nez à nez avec une personne inconnu, mais à l'allure ténébreuse. Il était presque impossible de voir les yeux de cette personne, caché sous un fedora aussi noir que son costume, souligné seulement par un ruban orange et un étrange animal vert. Était-ce un lézard ?

- C'est un caméléon, répondit sombrement le mystérieux étranger. Maintenant, je crois savoir que vous avez des problèmes de fantômes ?

Le majordome le laissa aussitôt entrer. Il n'eut pas besoin de le guider que silencieusement, l'homme se dirigea de lui-même là où se manifestait en ce moment l'esprit malveillant. Il le trouva évitant un plat empoisonné. Gokudera était à l'entrée de la pièce, aidant sa sœur en envoyant de la dynamite en direction du spectre quand ce dernier essayait de s'enfuir. Même si la dynamite ne lui faisait rien, il restait assez humain pour en être effrayé, et donc essayait de partir dans une autre direction. C'était la seule chose qu'il pouvait faire, après tout.

- Pas forcément…

Gokudera sursauta. Il retourna pour faire face à un étranger beaucoup plus grand que lui. Sa méfiance prit aussitôt le dessus. Que faisait cet étranger ici ?

- Qui êtes-vous ? Gronda-t-il.

Mais l'étranger l'ignora pour observer avec un amusement mal caché le spectacle devant lui. Ses yeux d'aigles passèrent sur les fournitures fondues et encore fumantes de poison à l'air furieux de la jeune femme qui tenait un plateau dans la main et qui vociférait sur le fantôme. Ledit fantôme qui répondait tout aussi véhément aux insultes et la menaçaient de toutes sorte de malédictions étrange.

- Je teinterais tes cheveux en vert pomme !

Il évita un plateau en se cachant derrière ce qui restait d'un fauteuil hors de prix. Impossible à rattraper.

- Je te ferais rétrécir pour t'écraser comme une fourmi !

Il sauta de derrière sa cachette pour aller vers la fenêtre, mais Gokudera l'empêcha de s'enfuir grâce à une volée de dynamite.

- Je te ferais pousser un autre doigt de pied !

Il se précipita sous la table pour éviter le deuxième plat, et faisant dépasser sa tête de la nappe, continua :

- Tu ne pourras plus ouvrir la bouche sans faire un bruit de truie en chaleur !

Cette dernière menace termina de rende folle furieuse la jeune adolescente. Elle prit un de ses plateaux, malencontreusement vide et frappa de toutes ses forces la tête qui dépassait. Il y eu un énorme BANG qui résonna dans la pièce devenue silencieuse. La tête du fantôme glissa en grinçant du plateau pour tomber lamentablement par terre, le corps entier prit de spasme… Bianchi se tenait, triomphante au dessus de lui.

Mais malheureusement, on ne pouvait pas tuer les morts. Pas plus d'une fois, en tout cas… Aussi le fantôme finit par se relever avec les larmes aux yeux et une main sur son visage. Il en avait eu assez pour aujourd'hui, décida-t-il. Il allait partir quand un troisième personnage, qu'il n'avait encore jamais vu s'avança silencieusement, et se mit devant sa proie, la protégeant. Il vit l'air sincèrement surprit de son ex, et se demanda qui ce péquenot pouvait être.

L'homme en question fronça des sourcils, parfaitement capable de lire dans les pensées de cet être. Mort ou vivant, il pouvait lire dans toutes les pensées à partir du moment où c'était un humain. C'était un de ses pouvoirs. Les autres…

Il retint un soupir. Dire qu'on l'avait fait venir pour ça. Ce n'était qu'un pathétique esprit malveillant de troisième zone, et il était gentil. Il venait à peine de mourir, ça se voyait. Il ne contrôlait pas sa transparence, sinon, il aurait pu facilement éviter ce plateau, qui n'était chargé que de peu d'énergie spirituelle.

Mais même sans ses pitoyables dons fantomatiques, c'était évidant que c'était un jeune et faible fantôme. Il avait essayé de fuir par la fenêtre… Un vrai fantôme est habitué à passer par les murs, sols et plafonds. Il s'est caché derrière un fauteuil et sous une table. Un vrai fantôme ne se cacherait pas derrière des choses matérielles.

La seule chose qui le rendait dangereux, c'était cette haine qui était presque palpable. Avec le temps, elle aurait pu se développer, et alors, il aurait vraiment été un danger pour la jeune fille derrière lui. Et les habitants de cette maison. La vengeance est un plat qui se mange froid, après tout… S'il s'était donné du temps…

Il n'avait même pas été assez intelligent pour attendre. Il était vraiment…

- Minable.

La voix grave et dangereuse retentit comme finale dans la salle, et si les jeunes gens encore vivant furent choqués, mais ravis par cette remarque, le fantôme ne le prit pas aussi bien. D'un doigt insolent, il désigna l'homme au fedora et brailla :

- Qu'est-ce que vous foutez là ! Et puis vous êtes qui ? Restez en dehors de ça, ça ne vous regarde pas !

L'ignorant totalement, l'homme leva tranquillement la main pour caresser son animal de compagnie qui ferma les yeux de contentement. L'étranger continua de fixer l'esprit avec un petit sourire en coin, annonçant vraiment rien de bien. Mais le silence s'installa et s'allongea de plus en plus, mettant mal à l'aise les trois autres personnes, et plus particulièrement l'apparition victime de ce regard perçant. Il finit par craquer :

- Mais pu-

- Tais-toi.

La réponses fut immédiate et sèche, et ne souffrait d'aucune réplique. Le fantôme, presque malgré lui ferma sa bouche et se tendit. Un long soupir entre l'ennuie et le désespoir se fit entendre, et de nouveau, il ne murmura qu'un seul mot.

- Pathétique…

La main qui caressait le caméléon se dirigea vers l'intérieur du veston, ignorant royalement l'air courroucé que son commentaire venait de faire apparaitre. Il continua.

- Ce jour là, tu revenais d'un de tes très nombreux rendez-vous galant. Tu ne pensais pas que ta petite amie officielle viendrait te rendre visite, et donc, tu n'as pas eu le temps de te changer, et elle t'a trouvé puant le parfum pour femme et avec de nombreuses traces de rouge à lèvres sur tes joues et ton cou.

Il ricana sombrement à l'air plus que stupéfait que sa tirade avait provoqué. Il pouvait lire leurs pensées comme de l'eau claire.

- Comment je le sais ? Facile, je suis le meilleur dans mon boulot.

Sa main sortit enfin un pistolet de sa poche intérieur, un Glock plutôt long, d'un noir luisant, avec quelques entrelacements en argent, fait à première vu comme une décoration. Mais ce pistolet était aussi spécial que son propriétaire, et ce qui ressemblait à de l'argent était en fait une alliance d'Adamantium et d'autres métaux. Non seulement il solidifiait l'arme, la rendant capable de supporter l'immense charge spirituel que son propriétaire était capable de produire, mais en plus, elle facilitait la conduction de cette énergie.

Une arme pour l'élite de l'élite des médiums qui pouvait exister. Une arme qui lui correspondait parfaitement.

D'un air absent, il vérifia son arme. Non pas qu'il en avait besoin. Elle était toujours rutilante, puisqu'il passait tout les jours un peu de temps à la nettoyer. Mais il adorait le regard de l'esprit qui zieutait son arme avec suspicion. Là encore, ses pensées étaient clair comme de l'eau de roche.

Non, mais il est débile ce vieux… Un revolver ? Je suis déjà mort, crétin, qu'est-ce que tu crois que ça va me faire ? Oh, dès que j'en aurais fini avec cette ogresse, je te hanterais à ton tour…

L'étranger fit un "tch" dédaigneux. Il pointa brusquement son arme sur le fantôme, pile sur son front, entre les deux yeux, et la pauvre futur victime se trouva dans l'impossibilité de bouger. Plus possible pour lui de faire le moindre mouvement, malgré tous ses essais de plus en plus désespérés. Son regards, d'abord surprit se teinta de peur et d'incompréhension alors que son interlocuteru se remettait à parler. Sa voix, avant amusée dégageait maintenant un froid polaire. Ce petit fantôme commençait à lui taper sur le système. Il était temps de lui apprendre sa place.

- Ce n'est pas un révolver, c'est un pistolet. Ensuite, je ne suis ni débile, ni vieux. Et enfin, quand moi j'en aurais fini avec toi, tu ne hantera plus personne.

Il enleva la sécurité, et le léger bruit résonna dans la pièce comme un gong.

- Maintenant, prépare-toi à reposer en paix à jamais.

L'esprit commença à paniquer, sentant quelque chose de pas naturel. Il se débattit comme un beau diable pour se libérer des liens invisible qui le restreignaient et s'exclama :

- Attend ! Attend putain ! T'es qui toi pour me dire ça !

L'homme au fedora pencha légèrement sa tête sur le côté avec un sourire carnassier. Son arme c'était mise à scintiller, les entrelacements d'argent s'illuminant, devenant d'un jaune dorée qui soulignait le sombre noir du reste de l'arme. Subjugué, le fantôme ne pensa pas à essayer de s'enfuir. Si jamais il aurait pu briser les liens que cette étrange personne avait imposés sur lui.

- Reborn. Membre des Arcobaleno, Institution d'élite de contrôle des esprits. Ce fut un plais… non, seulement une vraiment une perte de temps. Maintenant, adieu.

Et il tira. Mais ce ne fut pas une balle normale. Ce fut comme une explosion dont le souffle ébouriffa dont la lumière aveugla les personnes présentes, un immense jet doré, bien plus grand que l'embout du canon de l'arme se dirigeait droit sur le fantôme. Ce dernier n'eu même pas le temps d'avoir le réflexe de se reculer que cette lumière l'engouffra.

Gokudera vit avec fascination le fantôme d'abord hurler de terreur ou de douleur, il ne le savait pas. Et puis il se calma rapidement, et son visage se détendit. Les yeux toujours levé vers le ciel, un étrange sourire béat apparu avant qu'il ne ferme les yeux, et ne disparaisse.

Quelques secondes avaient suffit à ce "Reborn" pour faire disparaitre ce fantôme, réussissant là où lui et sa sœur avait échoué pendant presque trois semaines. C'était quelque chose qui méritait le respect selon Gokudera. Il se tourna vers sa sœur, et ne pu s'empêcher de reculer de plusieurs pas, attirant l'attention de l'homme en costume. Il suivit le regard effrayé de l'enfant pour tomber sur celui de la sœur, et dû lui aussi lutter contre cet envi de reculer.

Elle rayonnait littéralement et le regardait avec des yeux d'amoureux transi. Il retint un frisson, et soupira discrètement.

Dans quoi s'était-il embarqué…


Gokudera prit une grande gorgée d'eau pour se réhydrater. Il s'était vraiment laissé prendre par ce récit, il en avait même oublié de manger ou de boire. Il remarqua machinalement que l'abruti au baseball à côté de lui avait toujours ses baguettes levées, mais vide, le riz qu'elles contenaient depuis longtemps tombé sur ses genoux, et il eu un sourire moqueur. Il prit ensuite une grande inspiration, et termina.

- Voilà, c'est comme ça que j'ai rencontré mon premier esprit, et le meilleur chasseur de fantôme du monde.

- Ouah… Soufflèrent les deux spectateurs, faisant rougir de gêne Gokudera. Il gigota sur place et bafouilla :

- Mais, ce n'est rien, rien de spécial, vraiment…

- Tu plaisantes Gokudera ! C'est génial ! S'exclama Yamamoto avec un grand sourire. Tsuna hocha la tête, et continua d'un air admiratif.

- Oui, c'est incroyable ce que tu as vécu Gokudera-kun.

Il sourit en voyant que ce simple compliment faisait rayonner son ami de joie. Et puis son sourire rétrécit un peu, ce qui ne passa pas inaperçu pour Yamamoto qui s'inquiéta.

- Tsuna ? Qu'est-ce qui se passe ?

Gokudera dirigea aussitôt son attention sur le jeune fantôme qui avait les yeux rivés sur le sol et paraissait mal à l'aise. Il fronça ses sourcils, se demandant ce qui avait pu causer ce changement d'humeur soudain. Les yeux du fantôme se déplacèrent du sol sur le côté avant d'enfin se relever sur lui. Il demanda avec une certaine inquiétude perceptible.

- Dit, Gokudera-kun… Est-ce que… Est-ce que c'est… Enfin… Je-Je veux dire, est-ce que c'est ce qui va se passer pour moi ? Est-ce que l'on va… Me tirez dessus ?

Ah. C'était ça.

Les yeux de Yamamoto se rétrécirent, et il perdit son air joyeux, pour une expression entre tristesse et fatalité. Lui-même sentit son ventre se serrer imperceptiblement. Ils le savaient, tout les trois, que la place de leur ami n'était pas dans ce monde. Il faudrait, un jour, le laisser partir…

Gokudera soupira discrètement avant de prendre une grande inspiration, rassemblant ses connaissances.

- Il y a plusieurs manières d'aider un fantôme. Celle utilisée sur ce gigolo de seconde zone -il se détendit en voyant Tsuna retenir un petit rire- est une purification forcée. Reborn-san a brûlé en lui tous les sentiments négatifs, scellant provisoirement ce qui le reliait à ce monde. Sans sa haine et sa rancœur pour ma sœur, il n'avait plus de raison de hanter le manoir, et il est donc passé dans l'autre monde.

Il voulu continuer, mais il y eu une exclamation surprise de la part de Yamamoto, et son grondement mécontent fut étouffé.

- Heee… Mais qu'est-ce que tu veux dire par provisoirement ?

- Débile ! Ces sentiments font partit de son être ! Si on les supprimait complètement, ça serait une atteinte directe à son âme, et ça la briserait ! Sert toi un peu de ce qui te sert de cerveau !

Voyant que Gokudera s'énervait de plus en plus, Yamamoto mit sa main derrière sa tête et rigola, s'excusant gentiment. Tsuna se rapprocha et frôla l'avant-bras de son ami aux cheveux argentés et lui rappela que Yamamoto comme lui ne savaient pas grand-chose sur les fantômes, même en en étant un lui-même…

Gokudera réussit à se calmer, et reprit, plus brusquement.

- Tch ! En tout cas, attaquer une âme aussi directement est interdit, saur pour les démons, ou les esprits devenus maléfiques. Ceux, là, leur sentiments ne leur appartiennent plus et sont trop puissant pour être scellés. Ils doivent être détruits.

- Oh… Tu en sais vraiment beaucoup !

- J'ai lu énormément de livre sur le sujet, mais mieux encore, Reborn-san est resté quelques semaines chez nous, pour aidez Aneeki à contrôler son "don" -il frissonna invariablement-, et à ne plus empoisonner des personnes par erreur. J'ai apprit beaucoup de chose grâce à lui, même si je suis incapable de faire ce qu'il fait.

- Ne te sous-estime pas, fit gentiment Tsuna.

- C'est vrai Juudaime ! Vous verriez ce qu'il est capable de faire, c'est incroyable.

Le sportif et le fantôme échangèrent un regard. Pour que quelqu'un inspire autant d'admiration à Gokudera, qui ne supportait personne à par Tsuna, ce "Reborn" devait vraiment être quelqu'un. Ils redirigèrent leur regards vers l'argenté quand celui-ci reprit la parole.

- En tout cas, c'était la première solution. La deuxième, plus humaine, consiste aussi à débarrasser le fantôme de ses regrets, mais manuellement. C'est comme accomplir sa dernière volonté.

- Oh. Fit Tsuna.

Mais Yamamoto pencha la tête sur le côté et interrogea :

- Mais, est-ce que ce n'est pas un peu dur ? Je veux dire, si cette dernière volonté, c'est de dominer le monde, ou d'être aussi riche que Crésus ?

Gokudera le fixa, ayant vraiment l'air de penser qui lui manquait une case. Yamamoto eut un sourire contrit, comprenant qu'il venait encore de dire une bêtise, et Tsuna secoua la tête, amusé par leur comportement.

- Les fantômes sont souvent le résultat d'une mort douloureuse, injuste ou incompréhensible. Comme quelqu'un victime d'un meurtre ira hanter son assassin ou la victime d'un éboulement restera sur le lieu de la catastrophe.

- Pourquoi un éboulement ?

- En tout cas, continua Gokudera, ignorant royalement la question aussi débile que le propriétaire, ces personnes ne sont pas intéressée par les choses matériels. Elles veulent que leur meurtrier finisse derrière les barreaux, ou que leur corps soit retrouvé. Si c'est accompli, elles n'ont plus aucune raison de rester dans ce monde.

- Je comprends, fit Tsuna. Ce qu'elles recherchent finalement, c'est la paix.

- C'est ça. J'étais sûr que le Juudaime comprendrait !

- Ahah ! Moi, j'ai pas tout comprit ! Rigola Yamamoto.

- Ça non plus, ça ne m'étonne pas ! Vociféra en réponse le génie.

Yamamoto éclata de rire avec Tsuna et Gokudera abandonna l'idée de faire pousser quelques neurones dans ce crâne vide.

Ils recommencèrent à papoter et mangèrent enfin leur déjeuner sous le regard curieux de Tsuna, qui ne se souvenait pas avoir déjà mangé des trucs pareils. Mais là encore, il ne se souvenait pas de grand-chose.

Soudain, Yamamoto arrêta de mâcher ce qu'il avait dans la bouche et pencha la tête sur le côté, se souvenant de quelque chose qu'avait dit Gokudera. Tsuna, voyant qu'il ne bougeait plus lui demanda :

-Yamamoto ? Ca va ?

- Hm ?

- Ne parle pas la bouche pleine au Juudaime !

Aussitôt Yamamoto avala sa bouché et s'excusa.

- Pardon, mais je viens de m'en rappeler. Tu nous as parler de démons, ou d'esprits maléfiques. C'est quoi ?

Là, au lieu de s'énerver comme Yamamoto et Tsuna avaient prévu, Gokudera devient plus sombre et plus sérieux. Il posa ses baguettes, et ouvrit la bouche.

Il fut malheureusement coupé dans son élan par la sonnerie de l'école, indiquant la fin de la pause déjeuné. Gokudera grogna et commença à ranger ses affaires. Yamamoto soupira et murmura, déçu.

- Je n'ai même pas eu le temps de finir…

Tsuna eu une expression compatissante. Mais elle se changea en incrédulité en entendant ce qui suivit.

- Pas grave ! Je finirais en cours ! Ahah !

Tsuna secoua la tête, amusé alors que Gokudera levait les yeux au ciel. Yamamoto finit par se lever, et fit remarquer.

- Et bien, j'ai apprit beaucoup de chose ce midi ! Merci Gokudera-sensei !

Il s'inclina respectueusement, mimant ce qu'il faisait avec un professeur.

- Tch ! Si tu étais dans ma classe, je te mettrais dehors pour cause de débilité congénitale et incurable !

- Gokudera-kun ! S'insurgea Tsuna, tandis que Yamamoto éclatait de rire.

Ils finirent par se lever, près à partir. Mais ils n'avaient pas fait dix mètres que Yamamoto s'arrêtait. Avant que Gokudera ne perde complètement patience, il ajouta doucement :

- Mais en fait, on ne peut pas savoir ce qu'est la dernière volonté de Tsuna.

Ses deux autres amis le regardèrent et le sportif pencha la tête sur le côté, comme si c'était évident.

- Comme il n'a plus de mémoire…

- Ah… C'est vrai ! Je ne me souviens de rien ! Je ne sais même pas comment je suis mort, ou même quand…

L'expression de Gokudera devint éberlué, choqué qu'il n'ait pas pensé ça de lui-même. Il sentit une impression étrange et glacée, devenu rapidement familière, et se tourna vers le petit fantôme qui avait frôler son épaule et le regardait d'un air résigné.

- Ce n'est pas grave Gokudera… Il y a toujours la solution de la balle…

- Mais, Juudaime !

Il ne comprenait pas, cette solution était douloureuse, et ne convenait qu'avec les esprits qui commençait à se perdre ou qui avait depuis toujours de mauvaises intentions. Cela ne conviendrait pas à quelqu'un d'aussi gentil et d'aussi doux.

Il y avait une autre raison, plus égoïste qui le faisait refuser cette solution. Il suffisait d'un coup de fil à Reborn-san, un coup de feu, et c'était fini. En quelques secondes, ce petit fantôme disparaitrait de sa vie. Il n'en avait pas envie. Ce fantôme était tellement différent de tous les autres esprits si peu humains, de tous ces humains si peu humains ! Vivant ou mort, il était unique… Et déjà précieux à Gokudera.

Yamamoto ressentait des sentiments semblables. Il aimait énormément le petit esprit si lumineux, et était attiré à lui comme un papillon une flamme. Il était tellement sincère, tellement souriant, sans jamais cacher quoi que se soit qui le tracassait ou ce qu'il pensait. Il était son premier véritable ami, et c'était vraiment ironique ce cet ami soit mort. Il était vraiment plus sympathique que toutes les personnes vivantes qu'il fréquentait quotidiennement.

- Il doit y avoir une autre solution, s'entêta Gokudera.

Tsuna secoua la tête, touché par la volonté d'aider de l'élève.

- Mais je ne me souviens de rien.

- Alors je vais vous aider à retrouver votre mémoire, et on saura !

Yamamoto pencha la tête sur le côté et retourna cette phrase dans sa tête.

- Mais voyons Gokudera, il ne faut pas déranger vos vies pour moi !

- Ne vous inquiétez pas, c'est un vrai plaisir de ma part ! Et on n'a pas besoin de l'autre.

- Mais ça peut prendre énormément de temps, et puis on ne sait pas par où commencer.

- Je trouverais bien une solution ! Je vous le promets !

- C'est ça ! S'exclama soudain Yamamoto, frappant du poing dans la paume de son autre main.

Les deux autres interrompirent leur dialogue pour se tourner vers le troisième larrons qui avait le sourire jusqu'aux oreilles.

- Qu'est-ce qui se passe, Yamamoto ?

- C'est peut-être ça la dernière volonté de Tsuna ?

- Ça quoi ? Demanda Gokudera, ayant peur des bêtises qui risquaient de sortir de la bouche du sportif.

- Et bien retrouver sa mémoire, bien sûr !

En voyant le silence qu'il avait causé, Yamamoto se sentit obligé d'élaborer.

- Si on lui fait retrouver le comment, le pourquoi et le quand est-ce qu'il est mort, en plus du reste de sa vie, peut-être que Tsuna pourra reposer en paix !

À l'unisson, le fantôme et le délinquant eurent le même geste que Yamamoto. Un coup de poing dans la paume. Ils se tournèrent l'un vers l'autre.

- Mais bien sûr… Murmura Gokudera.

- C'est peut-être ça ! S'exclama Tsuna, excité.

Ils dirigèrent leur regard vers Yamamoto, qui avait toujours l'air aussi fier de lui.

- C'est une merveilleuse idée, Yamamoto !

- Ahah ! Tu crois, Tsuna ?

- Tch ! Il te reste encore peut-être de l'espoir finalement…

- Ahah ! Merci~ !

- Ce n'est pas un compliment bon sang !

- Ahahah !

Tsuna sourit, sincèrement heureux d'avoir eu la chance de rencontrer de si bons amis.

Ils repartirent en courant légèrement, Gokudera insultant toujours Yamamoto et portant son bento en plus, parce que ce crétin avait toujours le bras de cassé. Tsuna flottait derrière eux, simplement heureux.

Quoi que fut son passé, leur rôle était maintenant de le retrouver, et de permettre à leur ami un repos bien mérité.


Tadaaaa !

On découvre l'histoire de Gokudera et de Bianchi, et leur passé fantomatique !

Et on découvre Reborn ! Kyaaa ! X3

^^'

*tousse* Ahrem. Laissez tombez, voulez vous ?

J'espère que vous avez aimez ce chapitre ! Même après la lonnnnnngue attente !

Je vous invite bien sûr à aller voir mes autre histoires (j'ai fait un chapitre pour chaque pour me faire pardonner ! ^w^), et mon nouveau OS : Cadeaux surprenant, spécial dédicace Hibari-sama et ses fans ! X3

Autre nouvelle histoire : La Dance des Éléments. Mais avant que vous vous mettiez à hurler comme quoi je me disperse vraiment trop, sachez que c'est vraiment une petite histoire de cinq ou six chapitre maximum, et que j'ai presque terminée de l'écrire.

En espérant que vous me pardonnerez ma longue absence et que vous me laisserez plein de commentaires ! ^^

Un petit Omake ?


~ Omake ~


Le lendemain, ils étaient revenus au même endroit pour déjeuner.

Tsuna observait en silence l'habituelle bagarre entre ses deux amis. Il avait maintenant presque l'habitude de les voir s'engueuler, l'un essayant de tuer l'autre, et s'était presque dérangeant de s'être habitué à ça.

Il secoua la tête, et une fois de plus, s'apprêta à les séparer.

- Les gars, s'il vous plait…

L'effet fut immédiat. Gokudera se tourna vers lui, attendant ses ordres avec anticipation.

- Tu pourrais arrêter d'étrangler Yamamoto, s'il te plait ?

Bien contre lui, il obéit, mais pas sans lancer un dernier regard meurtrier vers le baseballeur.

- Ahah, merci Tsuna !

Tsuna hocha la tête. Soudainement, il se pencha vers Yamamoto et se dernier pencha la tête sur le côté, se demandant ce qui arrivait à son ami.

- Tsuna ?

- Yamamoto… C'est quoi ça ?

- Hm ?

Lui et Gokudera se penchèrent sur ce qu'indiquait le doigt transparent de Tsuna. L'omelette.

- Oh, c'est du tamagoyaki, une omelette roulée. Elle est aux champignons aujourd'hui.

- Oh…

Yamamoto observa l'expression curieuse de Tsuna, et s'exclama, sans vraiment réfléchir :

- Tu en veux ?

Le fantôme et Gokudera le regardèrent comme s'il avait perdit l'esprit. Sans mauvais jeu de mot. Sans se rendre compte de leur expression, il prit une part et la présenta à Tsuna. Ce dernier essaya de lui expliquer qu'il ne pouvait pas manger, mais à peine avait-il ouvert la bouche que Yamamoto en profitait pour lui faire "avaler" la part d'omelette.

Malgré lui, Tsuna ferma la bouche et avala. Il fut surprit en sentant le goût des œufs et celui, plus subtil, des champignons. Il était encore capable de goûter alors ?

Il n'en profita pas longtemps. Le morceau d'omelette tomba à travers lui, s'écrasant par terre. Yamamoto cligna des yeux, sincèrement surprit. Et puis il éclata de rire, effrayant un peu ses deux compagnons.

- Ahahah ! Tsuna ! On dirait que tu as pondu une omelette ! Ahahah !

Tsuna se mit à rougir, sa forme transparente de parant d'un rouge carmin, alors que Gokudera lançait une flopée de juron au sportif toujours mort de rire.

À la fin de ce repas mouvementé, alors qu'ils s'apprêtaient à partir, Yamamoto fut prit d'une idée et se tourna vers Tsuna.

- Tu sais quoi ? Demain, j'apporterais des sushis au Tuna ! Ahahah !

Il eu le temps de voir avec amusement le petit esprit redevenir rouge avant d'être frappé derrière la tête par Gokudera, qui le maudissait de se moquer du Dixième du Nom ainsi.


J'espère que ça vous a plu !

Bye-bee~

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Commentaires (1)

1. egyptian_chabine (site web) 2013-02-03

On voit enfin Reborn qui semble avoir sa taille adulte c'est sympa xd

On en apprends un peu plus sur Tsuna même si cette histoire fantomatique est plus que bizarre xd

On n'a pas vu Rokudo cette fois-ci,il va peut-être vraiment péter un câble xDDd

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Date de dernière mise à jour : 2021-07-05

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