Shoot 7

Premiers Indices

Le soleil avait l’air de vouloir être de sortie aujourd’hui. Pas  très pratique pour fuir. Fuir ? Fuir quoi exactement ? Je n’en étais pas vraiment sûre. Mais je savais pourquoi je devais  fuir au moins. Voilà ce à quoi je pensais en regardant du coin de l’œil Raphaël, ma source d’ennuis, d’un air aigri. Moi qui faisais tout pour me tirer de ce trou perdu, sans avoir de problème… Tous les projets d’une vie réduits à néant… Mais bon peu importe  ce à quoi je pensais, la priorité restait : retrouver Sabine.

Se précipiter serait idiot. Je ne suis pas bête à ce point là. Sinon, je serais tombée dans la décadence depuis voilà  belle lurette. Il fallait se préparer. Il fallait  prévoir  un plan d’action et surtout effectuer des recherches. Avant  tout il fallait se planquer pour opérer dans l’ombre et surtout à l’abri.

         -Je connais un endroit où nous pourrions nous planquer un moment, dis-je alors à Raphaël, tous deux adossés au coin d’une ruelle sombre.

         -Vraiment ? Me répondait-il lui aussi à l’affût.

         -C’est pas un hôtel quatre étoiles mais je pense que ça sera bien pour le moment… Et quand on y sera, lui dis-je alors en l’attrapant par le col, tu me diras tout ce que tu sais exactement.

Je lui soufflais cet ordre d’un air aussi glacial que mon fort intérieur pouvait être à ce moment là, en espérant que mon regard soit le plus cinglant possible. Si nous en étions là, c’est bien parce qu’il ne nous avait rien dit de sa situation. Si nous savions qu’elle était aussi critique, nous aurions été plus prudentes.

C’est donc d’un air coupable qu’il acquiesça. L’assurance qu’il semblait avoir gagnée quelques temps auparavant semblait avoir complètement disparu. Je commençais à me demander pourquoi j’avais  voulu qu’il continue avec moi… C’est vrai quoi, c’est bien de sa faute tout ce qui arrive, n’est-ce pas ? Que ferait Sabine dans ces moments là ?

Je me rendais compte alors, tout en poussant un soupire aussi lugubre que mon esprit embué, que j’étais très attachée à elle et que comme elle qui était dépendante de moi, je l’étais également vis-à-vis d’elle… Moi au moins je savais me défendre…

 

Plus tard, nous arrivâmes sur un terrain vague. Mon sac, remplis de certains « outils », pesait lourd. Il fallait qu’on prenne une pause. Nous avions évité les endroits trop fréquentés afin de se faire oublier. Raphaël semblait sceptique à la vue de l’endroit. Mais le palace n’était pas là. M’y rapprocher me faisait me remémorer mon passé, car il s’agissait d’un de mes lieux favoris pour jouer étant enfant, l’un des lieux favoris de Sabine également…

On continuait d’avancer dans un silence mortuaire. Il n’y avait rien à dire. Du moins pas pour l’instant. Ma tête se remplissait de ce que je ferai quand j’aurais ces coupables sous les yeux, de ce que je ne devrais pas faire, de ce que la loi n’aimerait pas que je fasse. Hé, hé vaine idée. Aussi pure que puisse être le cœur d’un enfant à la naissance, il épongera  toujours la saleté de son environnement en grandissant. Et je sais que j’en fais parti.

Nous arrivâmes finalement à la demeure qui serait la nôtre le temps d’arranger la situation. Une vieille bâtisse à l’abandon. On aurait dit que si le vent soufflait, elle s’effondrerait. Pourtant elle avait bien intérêt à tenir le coup.

Raphaël semblait perdu mais avançait toujours silencieusement. Jusqu’à ce que je pose mon sac. Il en fit de même à son tour et s’assit en observant notre nouvelle cage.

         -Installe-toi comme tu peux, je vais faire un tour pour voir si tout est nickel, lui annonçai-je alors.

          -Heu… !! Fit-il en se relevant brusquement.

         -Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Lui dis-je d’un regard las.

         -Je peux t’accompagner ? S’il te plaît…

Ce qui voulait dire ? Il ne comprenait pas ce que je venais de lui dire peut être ? Je pensais avoir été assez claire pourtant…

         -Si  tu cherches les toilettes, tu sors par derrière et tu fais dans les buissons, t’es un gars ça ne doit pas être difficile pour toi. Tu n’as pas besoin de moi pour ça, finis-je en tournant des talons.

En m’éloignant, il murmura des mots de remerciement à moitié étouffés. On aurait dit que je m’étais trompée sur ses intentions. Pas grave. Il avait à réfléchir à ce qu’il me dirait très sérieusement s’il ne voulait pas que je m’en prenne à lui sous l’effet de la rage. Après avoir fait le tour, cette bâtisse qui abritait tant de souvenirs, des bons comme des mauvais, restait égale à elle-même. Pas d’intrus supplémentaires. Il s’agissait de réfléchir à un plan d’action.

         -Bon ! Faisais-je alors en tapant du poing  sur le mur.

Raphaël en sursauta. Quelle surprise… N’est-ce pas ?

         -Par où devons nous commencer ? Qu’est-ce que tu penses pouvoir faire pour retrouver Sabine ? Lui dis-je alors comme si j’avais tiré un crochet du droit.

Dans un premier temps, il me regarda les yeux écarquillés, de ses pupilles bleues translucides, avant de baisser la tête en baragouinant un « heu… » inaudible.

 

En fait, à y repenser plus calmement, je pense qu’il n’en savait pas plus que moi en réalité. Il voulait juste – hypothèse –  à ce moment là, protéger cette famille de moi. Quel bon garçon. Mais je ne suis pas aussi gentille que je le laisse paraître… Enfin… Si je l’ai déjà laissé paraître… Ce n’est pas mon fort. Je me rapprochai alors de lui qui était assis dos au mur et frappa le mur une nouvelle fois, près de son oreille cette fois-ci.

         -Pardon ? Je n’ai pas entendu ? Tu disais ? L’acculais-je alors.

Il me regardait droit dans les yeux. Il n’avait pas le choix de toute façon. Ses iris tremblaient. Il cherchait quelque chose à me dire.

         -Il faudrait qu’on aille se renseigner près des bars à proximité de l’Armageddon…

Brillant. Quelle idée lumineuse. Je n’y avais pas encore pensé peut-être ? Il ne m’avançait pas à grand-chose en fait. Pauvre garçon. Avec un rictus moqueur je m’éloignais de lui. J’avais été bête de croire ce qu’il avait dit à ce moment là.

         -Et ? Tu comptes aller leur poser directement la question ? Si dans l’un de ces bars un mec te reconnait, tu comptes faire quoi ? Poursuivis-je.

Il recommençait à paniquer. Peu importe l’enfer qu’il avait pu vivre là-bas, c’était bien le cadet de mes soucies. Je l’attrapai par  le cou avant de le renverser sur le sol poussiéreux.

         -Oh ! Tu te calmes ! C’est pas comme ça qu’on va avancer. C’était  une  blague de mauvais goût mais je ne m’en excuserai pas alors calme toi !

Mon excuse qui n’en était pas une était d’une lamentable cruauté. Mais il fallait qu’il se ressaisisse ! On allait devoir se battre !

         -Je t’ai demandé de me suivre pour qu’on se batte ensemble, je ne veux pas d’un boulet dans mes pattes. Plus qu’à réfléchir à un moyen de retrouver Sabine.

Il eu semblé que son regard s’illumina. Heu… Il attendait que je le motive ou quoi ? Il m’attrapa l’avant bras qui le maintenait au sol de ses deux mains qui ne tremblaient plus. Il me transmit donc son plus grand sourire, m’étreignant le bras d’une douceur qui me mettait mal à l’aise. Il est maso ce garçon. Enfin, je crois.

 

Vive la technologie. Moi qui ne l’utilisais qu’au minimum de ses capacités… Raphaël semblait calé sur le sujet. Grâce aux nouvelles générations de téléphone il avait réussi à déterminer la position relative de Sabine via le coup de téléphone qu’il avait passé un peu plus tôt, lors de la découverte du crime… Ca faisait une nouvelle piste. Toutefois nous devions faire vite. C’était à 20km de notre position. Mais il fallait qu’on y aille dès ce soir. Au moins pour analyser l’environnement.

         -Tu sais te battre ? Lui demandais-je connaissant pertinemment la réponse.

         -Heu…

         -Et ça, tu sais l’utiliser ? Lui dis-je alors en lui tendant un révolver de type  Makarov, un petit  pistolet soviétique de 9mm.

Raphaël ne fit qu’un bon. Tombant maladroitement par terre… Les mains sur la tête. On avait très certainement dû le frapper avec une arme de ce genre par le passé.

         -T’inquiète c’est une arme à blanc, je ne suis pas fo… assez fou pour t’en confier une vraie.

Zut. Ma langue a failli re-fourcher. C’était tendu cette histoire. Un instant j’ai cru l’avoir vu sourire avant de se relever. J’ai rêvé ? Il se releva promptement et s’avança d’un pas anormalement sûr dans ma direction. Qu’est-ce qui lui prenait ?

         -Donc je ne pourrais pas tuer quelqu’un avec, n’est-ce pas ? Disait-il soudainement d’un air amusé en se pointant juste devant moi.

         -Tu peux blesser facilement quelqu’un asssez gravement… Tu peux  tuer  quelqu’un si tu lui tire dessus à la tempe de trop près. Il faut faire attention tout de même, expliquai-je donc perplexe.

         -Comme ça ? Fit-il alors en prenant ma main tenant l’arme et pointant cette dernière sur  sa tempe.

Je le regardai un instant incongrue. Sourcil à l’affût le prouvant. Avant de baisser l’arme et de poursuivre les explications.

         -Ouais comme ça… Fais gaffe quand même. Il a une cartouche de 16 balles et pour l’utiliser il faut enlever la sécurité ici et… Hé ! Tu m’écoutes ?

         -Hum ? Fit-il alors les yeux brillant d’excitation.

         -Je te parle sérieusement. Alors sois attentif un peu, je ne voudrais pas que tu me tire dessus par…

Il m’enlaça alors brusquement. Quoi ? Quoi ??? Quoi ????? Mais qu’est-ce qui lui prend cette fois-ci ?? J’eus à peine le temps de lâcher tout ce que j’avais aux mains pour placer ces dernières sur son torse. Il fallait bien une distance de « sécurité » non ?

On resta comme ça un moment. Moi j’attendais des explications. Lui j’aimerais bien savoir ce qu’il avait en tête… Je pouvais ressentir les frémissements au fond de sa poitrine. Pour quelles raisons ? Je n’en savais toujours rien. Mais la surprise me laissait sans voix.

         -Heu… ? Finis-je par dire. Qu’est-ce qu’il te prend tout à coup ? Tu as bu ? Depuis quand tu es aussi…

         -Vous êtes vraiment une personne surprenante, Alex !!

Hé ? Quelqu’un peu m’expliquer ce qu’il se passe ? Parce que tout m’échappe là ! Surprenante ? Alors que je l’ai renversé dans la poussière, collé un coup de poing dans le bide et traité comme un moins que rien !? Il n’est pas normal ce petit !!

         -De quoi tu parles ? Lâche-moi ! Lui ordonnai-je alors en le repoussant, le regard suspicieux.

Il m’a surprise le bougre. Je ne m’attendais pas à ça.

         -Vous restez calme malgré tout ce qu’il s’est passé, vous êtes vraiment une personne formidable ! Moi je serais en train de me morfondre à l’heure actuelle si vous n’étiez pas là !

Heu… ? Je souhaitais qu’il soit moins… out. Mais là ça dépassait un peu ce à quoi je m’attendais.

         -Je ne vois pas en quoi je suis quelqu’un de formidable. Paniquer et désespérer ne feront pas avancer la situation, c’est tout. Tout ce raffut pour ça, tu es vraiment un mystère comme garçon. Il faut qu’on se presse pour arriver à l’adresse que tu as retrouvé pour ce soir alors pressons-nous. Espèce d’imbécile heureux.

         -Très  bien, Alex !

Quand il était enjoué il avait tendance à me vouvoyer sans qu’il ne s’en rende lui-même compte je crois. Il demeurait une énigme pour moi. Il ramassa l’arme en la découvrant comme un gamin ferait avec un nouveau jouet. Je commençais vaguement à m’inquiéter. Vous feriez quoi vous à ma place ?

         -Co-Comment  dois-je l’utiliser ?

En le voyant soudainement tout timide une fois l’arme à la main, je remarquais qu’il pouvait changer d’expression de façon très aisée. On aurait dit quelqu’un d’autre par rapport à ce qui s’était produit plus tôt. Plus j’y pensais plus je me méfiais…

Tout en soupirant je m’approchai de lui pour lui montrer la posture qui lui ferait le moins souffrir.  Il fallait qu’il se tienne droit viser un point particulier et surtout ne pas se laisser avoir par le poids de l’armes. Je lui relevai donc le poignet armé et posai mon autre main sur l’épaule opposée afin qu’il reste équilibré puis… Bah il commença à trembler. Je voulais lui demander ce qu’il lui arrivait mais il regardait droit devant  lui, les joues rosies va savoir pourquoi, avec quelques perles de sueur se formant sur son front. Je l’effrayais tant que ça ? D’un autre soupire je m’éloignai de lui pour lui faire relâcher la pression. C’était risquer de me trimballer avec un bleu comme ça…

-Bon, on y va, lui dis-je alors. Tu fais comme je t’ai dit et tout ira  bien. N’oublie pas de bien viser devant  toi surtout.

         -Très bien.

Shoot 6 Tourbillon Incandescent Shoot 8

1 vote. Moyenne 5.00 sur 5.

Commentaires (7)

1. sabi 2012-12-02

Raphaël est trop mimi quand même. (Même si je n'aimerais pas me retrouver dans ses problèmes. Il semble avoir le cœur pur et ne pas être complètement aveugle Je pense qu'il a très bien compris à qui il a à faire avec Alex. Qui elle est vraiment, mais Alex ne semble pas s'en être rendu compte!!!!!! Kyyaaaa Vivement la suite

2. egyptian_chabine (site web) 2012-12-02

mdr je me demande comment tu réagirait s'il arrivait malheur à Fafa xDDD?? *se cache*

3. sabi 2012-12-07

Lol, (prends une voix de psychopate) Oneesama...tu ne peux pas faire quelque chose de ci déraisonnable, voyons. Restons sèrieuse...hein?! Hein! Un malheur est si vite arrivé (sors un couteau de derrière son dos) pas touche à fafa
XD

4. egyptian_chabine (site web) 2012-12-07

omg xDD

C'est quoi ces menaces mdr xDDD

5. Jaya 2012-12-20

AAAAAAhh Fafa trop kawaiii !!! s'il lui arrive un truc louche ou bien qu'il tourne mal version côté obscure de la force en un vieux perso moisi je te coupe la touffe et j'en fais une éponge pour spontex u_u !! *se pends*
sinon ben la suite '^' !!

6. egyptian_chabine (site web) 2013-01-03

<.>

C'est quoi ces menaces <<

on peut même plus écrire ce qu'on veut mdrrr

7. mahiri 2013-01-12

-j'veux la suite, j'veux la suite, j'veux la suiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite-
*devient folle*

Vous devez être connecté pour poster un commentaire

Date de dernière mise à jour : 2021-07-05

Veuillez respecter le travail que nous effectuons à la sueur de notre front :D!

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site