Part 2

Kelvian ouvrit les yeux. Il se trouvait dans un endroit d’un blanc immaculé. Il pensait avoir atteint le paradis quand il vit des infirmières affluer vers lui :

            -Monsieur !!

            -Monsieur Kinine !! Comment vous sentez-vous ??

            -Vous pouvez parler M. Kinine ??

Il ne comprenait pas trop ce qui se passait mais il était vraisemblablement dans un hôpital. Celui de son père pour être plus précis.

            -Qu’est-ce que… baragouina-t-il.

            -Il peut parler !!

            -Allons, ne vous affolez pas ainsi, laissez-lui le temps de reprendre ses esprits.

Kelvian reconnaissait cette voix, il s’agissait de celle de son père.

            -Papa ?

            -Tiens donc fiston, tu as reconnu ma voix c’est un très bon signe.

            -Qu’est-ce qui se passe ? J’étais dans la grotte avec Nico… Nicolas ?? Il est où ?

            -Ton ami ne s’est pas encore réveillé il est derrière le rideau juste là. Ne t’inquiètes pas il est un peu plus exténué que toi mais vous êtes à peu près dans le même état. La Laponie a failli avoir raison de vous, fit-il en s’esclaffant.

            -Ah pour ça, ha ha, nous avons survécu, c’est un véritable miracle. J’ai vraiment cru que ce serait la fin…

            -Heureusement que tu ne quittes jamais ton téléphone portable. Hélène a retrouvé ta trace plus rapidement comme ça.

            -Ah oui quelle chance en effet. Et bien ma foi quelle aventure. Quand est-ce que je pourrai reprendre ? Cela fait combien de temps que j’étais inconscient ? On est quel jour carrément mon dieu ?

            -Un peu de repos ne te fera pas de mal à mon avis, fiston. Tu as dormi deux jours depuis qu’on vous a retrouvé.

            -Ah ouais quand même,  en tout cas merci. On aurait été congelé comme des mammouths  sinon ha ha ha.

            -Ton  sens de l’humour est toujours aussi dérisoire Kelvian, ne dis plus rien. Si tu savais à quel point ta mère était inquiète…

            -Heu oui oui, je suis désolé, mais bon ce n’est pas non plus comme si je l’avais fait exprès ha ha…

Blam! Entrée en force d’Hélène dans la salle.

            -Que plus personne ne bouge, fit elle énervée.

Tout le monde s’exécuta.

            -Regardez moi donc un imbécile !! Hurla-t-elle en attrapant l’oreille de Kelvian.

            -Aïe aïe aïe! Tu me fais malheuh! Je suis en pleine convalescence. C’est comme ça que tu salues ton fiancé qui a frôlé la mort ?

            -Mais c’est parce que tu as frôlé la mort que je te tire les oreilles, imbécile !! Qu’est-ce qui t’a pris ? Pourquoi tu n’es pas resté dans les groupes comme tout le monde ??

            -Hein ? Heu, ah, tu vas bien sinon ma douce, je suis tellement heureux de te revoir.

            -C’est bien ce que je me disais, c’est encore à cause de cet imbécile ! Fit-elle en tirant le rideau séparant la chambre en deux.

En fait cela faisait longtemps que Nicolas était réveillé. Mais comme toute l’attention était portée sur Kelvian, il ne voulait pas déranger.

            -Yo. Moi aussi je suis content de te revoir, et oui merci je vais très bien.

Tout le monde était surpris, mais Kelvian interrompit le silence :

            -Nicolas !! Tu vas bien ? Je pensais que tu ne t’étais pas encore réveillé.

            -Ah, non, non ne t’inquiète pas, je viens tout juste de me réveiller, l’autre fait tellement de bruit ; il m’a semblé que nous étions dans un hôpital je crois. D’ailleurs bien le bonjour tonton, dit-il en s’adressant au père de Kelvian.

            -Nicolas toi aussi tu t’es réveillé ? Et bien c’est très bien tout ça, nous allons vous faire un bilan pour savoir si tout va bien. Cependant je vous préviens tout de suite, vous ne sortirez pas d’ici avant deux jours d’observation.

            -Oui papa.

            -Pas de soucis tonton.

            -Kelvian… Tu t’es encore laissé entraîner par ce moins que rien ? Pourquoi tu continues à le fréquenter d’ailleurs?

            -Hey, ce n’est pas gentil ce que tu dis Hélène, tu ne dois pas réagir comme ça voyons.

            -Très bien. On en parlera après. Je te promets de te passer un sacré savon sois en sûr. Je retourne travailler. Remets-toi vite sur pied mon cœur et évite de rester près de ce type, sa bêtise te touchera un jour.

Après une série de tests les deux amis se retrouvèrent tous les deux dans leur chambre devenue plus calme.

            -T’as vu ça, Nicolas, fit alors Kelvian tout sourire, on est en vie! Finalement ça n’a pas été la fin comme nous le pensions, je suis trop content.

            -Oui, moi aussi.

           -Ça a été intense. M’enfin ça fera de belles histoires à raconter à nos petits rejetons plus tard ha, ha, ha.

            -Y’aura pas de petits rejetons pour moi, Kelvian…

            -Ah oui, c’est vrai. Ma foi tu pourras raconter à mes rejetons, ça revient au même.

            -Tu m’en parleras quand la démone qui te sert de fiancée sera d’accord ok ?

            -Décidément vous ne vous entendez vraiment pas quelle histoire.

            -Bof, ça ne m’embête pas plus que ça de ne pas m’entendre avec une telle furie.

            -Allons, allons, elle n’est comme ça qu’avec toi, sinon elle est vraiment adorable habituellement.

            -Mouais, en te tirant les oreilles comme une sauvage.

            -Ha, ha, j’ai trouvé ça trop chou moi, et puis ça ne me faisait pas si mal que ça. Ils se sont tous vraiment inquiétés…  Je n’aime pas trop les mettre dans ce genre de situation…

            -Je te comprends, en tout cas…

            -Quoi ?

            -Tu es tellement bien entouré que je t’envie.

            -Pourquoi tu dis ça ?

           -Ben quand tu t’es réveillé, c’est tout l’hôpital qui était soulagé. Ils  n’avaient d’yeux que pour toi.

            -Ben c’est l’hôpital de mon père, ça n’aurait pas du tout été le cas ailleurs tu peux en être sûr.

            -Ou pas ha, ha, ha.

            -Trois  jours de repos, ça va être la mort.

            - Que veux-tu ? Toi qui voulais tant dormir dans la grotte tu va pouvoir en profiter nyark, nyark, nyark.

            -Très drôle. J’aurais aimé reprendre le taf assez rapidement en fait, mais bon, les mots du médecin sont sans appel. Toi tu vas reprendre aussi dès la sortie nan ? fit-il en s’installant dans son lit de malade.

            -Ben moi j’avais pris deux semaines de vacances alors je n’ai pas de soucis à ce  niveau là.

            -Aaah veinard.

            -Ton père est trop strict…

            -Pourquoi ça ?

            -Zéro internet dans les chambres…

            -Bah, repos complet qu’il a dit, et c’est sans appel. Il ne te reste plus qu’à dormir. Qu’est ce que tu comptais faire sur internet ? C’est si urgent que ça ?

            -Bah aller sur des sites de rencontre et faire quelques recherches.

            -Heu…

            -Quoi ?

            -Il y a des sites de rencontre pour cette catégorie de…

            -Bien sûr ! On trouve de tout sur internet, ne le savais-tu donc pas ?

            -Quelle histoire…

            -J’éviterai de te rencontrer en personne pendant un moment quand nous seront sortis d’ici.

            -Quoi!? Pourquoi ?

            -Ben, je veux dire que je ne veux pas que ta bien-aimée Hélène sache qu’on se voit, je n’ai pas envi que vous vous engueuliez par ma faute.

            -Woh, ça fait genre rencontre secrète ça risque de me plaire, mais je ne vois pas pourquoi je devrais le cacher à Hélène, elle ne t’aime pas mais ça ne va rien changer. On est pote depuis si longtemps et elle a toujours autant râlé, ça ne me gêne pas plus que ça.

            -Toi peut-être, mais je n’ai pas beaucoup apprécié qu’elle me manque autant de respect en présence de tant d’étrangers, je n’ai rien dit car c’est ta fiancée, dans l’hôpital de ton père et surtout pour toi. Je ne voudrais pas que tu m’en veuilles car je lui ai mal parlé ou quelque chose dans le genre.

            -Ah ok, ben puisque tu insistes… Mais je ne crois pas que…

            -Ne réfléchis pas trop Kelvian, tu dois te reposer ha, ha, ha.

            -Ah ben tiens donc, c’est pareil pour toi.

            -Et puis…

            -Hum ?

            -Je… Je voudrais vraiment un peu de distance après tout ce qui s’est passé…

            -Heu, je ne te suis plus…

            -Histoire de mettre mes idées au clair.

            -Ok.  Si tu considères que c’est nécessaire, je ne vais pas faire celui qui veut absolument s’incruster, de peur de te déranger.

            -T’es vraiment un précieux ami Kelvian, encore merci.

            -Voyons c’est normal de respecter la volonté de son meilleur ami de temps en temps, lui dit il en terminant sur un clin d’œil.

En fait, la présence de Kelvian après la déclaration de Nicolas, blessait un peu celui-ci. Car même s’il ne l’avait pas rejeté, Kelvian lui était toujours inaccessible. Il ne voudrait pas trop en espérer de lui de peur de détruire tout ce qu’il avait.