Shoot 11

Rencontre

            -Heu… Alex, me dit alors Raphaël en m’interrompant dans mes pensées.

            -Oui ? Quoi ?

            -Il y a la police qui nous demande de nous arrêter…

            -Ah bon ? Bah arrête-toi, qu’est-ce que tu attends ?

            -Heu… Je n’ai pas mes papiers… Désolé…

            -Ah oui merde…

Mais moi non plus pardi ! Le véhicule était un véhicule volé… Heu je veux dire emprunté à durée indéterminé… En plus j’étais armée jusqu’aux dents… Il fallait qu’on s’enfuie…

            -Là !! Là !! La rue piétonne !! Vas par là !! Il faut qu’on les sème !! Lui criai-je dans les oreilles en lui pointant la voie à suivre.

Oh mon dieu… Voilà que je m’engageais dans une course poursuite avec la police… Je crois que je ne pouvais pas tomber aussi bas… Ils sont où les jours tranquilles, vous pouvez me le dire ?

Sans une seule hésitation Raphaël s’exécuta. Les sirènes de la police se firent entendre. On slalomait entre les passants, entre les véhicules. On avait même roulé à contre-sens. Il avait appris à conduire où, lui ? Dans un GTA ?

Finalement on se retrouva bloqué par un mur de voitures de police. On arriva dans un cul de sac… Comme par hasard… Raphaël voulais repartir mais on nous avait déjà bloqués. Obligé d’abandonner le véhicule. Je commençai à enjamber la barrière. Il avait un peu de mal le petit. Il commençait à paniquer car les policiers armés commençaient à nous menacer.

            -Au lieu de courir après du menu fretin, arrêtez les vrais connards qui rendent notre monde plus pourri !! Espèce de poulet de mes deux ! M’écriai-je alors en tirant en un coup Raphaël vers le haut.

J’ai dû me froisser quelques muscles dans cette manœuvre… nous échouâmes tous deux dans le caniveau qui se trouvait juste de l’autre côté, emportés par le courant plein d’immondices…

 

Je crois qu’après ça j’ai perdu connaissance. Pourquoi ? Parce que je me suis réveillée le lendemain matin. C’est drôle hein ? Mais le plus étonnant c’est que j’étais nez à nez avec un mec qui me regardait tremper dans la merde. Je me demandais si j’avais rêvé. Le temps de regarder un peu où on avait échoué tous les deux, le mec disparut. D’ailleurs je ne voyais pas Raphaël…

            -Raphaël ? Raphaël !??? M’inquiétais-je alors.

            -C’est ce mec que tu cherches ? Me dit alors une voix  juste derrière moi.

En me retournant, je vis le même mec que tout à l’heure tenant Raphaël inconscient par le col.

            - !! Lâche-le tout de suite !!

            -Hey du calme, mon grand, il était en train de se noyer. Je lui ai juste sauvé la vie… Une  fois de plus…

Une fois de plus ? C’est vrai qu’à y regarder  plus près, ce mec… avait les yeux noirs, et surtout une belle balafre sur son visage. Serait-ce ce mec qui a sauvé Raphaël ? Allié ou ennemi ?

 

Plus tard, pour une raison que j’ignore, ce mec nous offrit l’hospitalité. Méfiante comme jamais, je ne décrochai pas un mot. Je n’arrêtais pas de le fixer. Pourquoi cet imbécile ne se  réveillait-il donc pas ?

            -Je peux comprendre que tu te méfies de moi, petit, mais de nous deux c’est toi le plus louche alors arrête de me fixer comme ça, me disait-il alors d’un air grave. C’est intimidant tu comprends ? Fit-il alors en rougissant comme un gros dégueulasse en souriant de façon bien grossière…

J’ai cru que j’allais exploser de… J’explosai de rire…

            -C’est quoi cette réaction de merde !! Ha, ha !!

            -Ah bah tu parles enfin ! Me dit-il alors en me souriant sincèrement cette fois-ci. Je me présente, je suis Marco. Et toi tu es ?

Je le regardai alors d’un air sérieux avant de reprendre :

            -Pourquoi tu aides des inconnus comme ça, toi ? C’est pour mieux nous balancer, c’est ça ?

Il plissa des yeux dans un premier temps avant de se gratter la tête.

            -Ca a au moins le mérite d’être clair, ha, ha. J’ai vu deux gamins en perdition, serait-ce un mal de leur venir en aide ? Me fit-il alors en m’adressant un regard perçant de ses yeux aussi noir que ses cheveux ondulés, mi-long.

            -Je croyais que plus personne ne venait plus en aide à d’autres gens dans le besoin. Ce sont juste les conjonctures actuelles qui veulent ça. Désolée d’être méfiant’ hein.

Zut, ma langue a failli fourcher…

            -Les conjonctures, les conjonctures, elles ne me disent pas à qui j’ai affaire moi, fit-il alors en faisant la moue.

On aurait dit un dur à cuir.

            -Je suis Alex, lui là c’est Raphaël.

            -Oh, il s’appelle donc Raphaël. Enchanté. Vous avez l’air de…

            -Tu le connaissais avant ? N’est-ce pas. Ce n’est pas la première fois que tu lui sauves la vie, si je ne me trompe pas.

Il me sourit alors bien amusé par ma remarque.

            -C’est un garçon qui attire à lui bien des problèmes, n’est-ce pas ? Toi aussi tu t’es fait prendre dans le courant.

Je ne te le fais pas dire…

            -Une fois j’avais un travail à faire et il était là. Si je n’avais pas fait gaffe il aurait pu y rester.

Un travail à faire qu’il dit ? Ca doit être un tueur à gage ou un truc dans le genre…

            -En tout cas, c’est bien une mine à emmerdes. Il est venu se réfugier chez nous, comme je vis en collocation avec sa sœur. Et ils nous ont retrouvés… Ils ont emporté Sabine quand j’avais le dos tourné…

Il m’écoutait attentivement avant de reprendre :

            -Et ? Pourquoi vous vous êtes retrouvés dans le caniveau au juste ?

            -On… Comme il n’avait pas ses papiers, on a fui la police… et on a atterri là…

            -Tu comptes chercher ta copine seul ? Avec lui ?

            -Bah quoi ? On ne peut pas faire confiance à la police et je n’ai personne à qui demander de l’aide. J’ai toujours fait ce que j’avais à faire par mes propres moyens…

Je m’attendais à ce qu’il se moque de moi, mais il s’approcha de moi, me caressa les cheveux, tout crado d’ailleurs, avant de dire :

            -Tu as du cran toi ! Ha ! Ha ! Pouah tu fouettes aussi !! Va prendre un bain tout de suite.

            -Je n’ai pas l’habitude de m’en remettre aux autres, j’ai du mal à te faire confiance Marco. Tu es qui  au juste ?

            -Je suis juste un pauvre gars qui tente de survivre dans cet enfer, un peu comme toi. Si tu veux, tu peux m’attacher les mains le temps que tu prennes ta douche ? Je ne m’intéresse pas aux gamins.

Il me testait. J’en suis sûre. Il voulait me rassurer quelque part. Je rentrai dans son jeu.

            -Très bien. Je t’attacherai les mains, ça te donne beaucoup plus de crédit. Mais pourquoi penses-tu que j’en resterai là ? Je pourrais te dépouiller en même temps.

            -Je n’ai rien de valeur ici de toute façon.

Après un coup d’œil furtif, en effet, il n’y avait pas grand-chose dans cet appart…

            -Pas faux, fis-je alors en lui ligotant les mains.

Il avait l’air de sourire. Cette situation l’amusait ? Il m’intriguait vraiment.

Avant de me diriger vers la salle de bain je jetai un œil à la fenêtre. On semblait avoir atterri dans l’un des ghettos des environs, troisième, non, quatrième étage. Nous étions en pleine après midi… Les rues étaient vides.

            -Tu scrutes les environs au cas où tu devrais fuir ? Me dit-il d’un air taquin.

            -Pas du tout, je n’avais pas encore vu où on était, c’est tout. Je pourrais avoir des vêtements de rechange ? Je ne peux pas remettre ceux là, si l’odeur te dérange à ce point.

            -Il y a mon armoire dans la salle de bain, sert toi à toi aise, dit-il alors d’un air tendre.

 

Je sortis apaisée après avoir caché toutes les armes dans mon sac au dos. Habillée comme un sac de patates étant donné que j’étais d’une taille menue par rapport à Marco. D’ailleurs ce dernier se retint de rire de ma dégaine. Raphaël semblait toujours dormir paisible.

            - Il n’est tout de même pas mort ? M’écriai-je alors.

            -Ha, ha, quelle crédulité ! Je n’aurais pas ramené un cadavre chez moi tout de même. Allez, libère moi, maintenant faisait-il d’un air satisfait.

            -J’aurais juré que tu te serais libéré tout seul, tu étais donc bel et bien sincère !

Il me surprenait vraiment.

            -Ha, ha, je vois que nous pensons tous les deux pareils ! Comme si nous avions élevé les cochons ensemble.

Pardon ? Mais de quoi parle-t-il ?

            -Je pouvais bel et bien me libérer mais pour t’assurer de ma bonne fois, j’ai préféré m’en tenir à mes dires, je suis une personne qui tient parole, disait-il en se dégourdissant les poignets. A présent dis-moi, tu comptes faire quoi ? Demanda-t-il d’air air plus grave.

Je restai silencieuse un moment. Je me demandais si je pouvais tout lui dire ou pas ? Il avait l’air d’être fiable. Qu’est-ce que j’y gagnais à le lui dire ? Qu’est-ce que je pouvais y perdre.

            -Tu réfléchis trop, Alex, Parle-moi franchement.

            -Très bien, je vais parler, mais s’il s’avère que t’es un ennemi je n’hésiterai pas une seule seconde…

            -Ca me va ! M’annonça-t-il d’un rictus moqueur.

Je lui expliquai alors brièvement tout ce qu’il s’était passé ces derniers jours. Il finit par me dire à la fin de mon récit :

            -Tout de même vous êtes bien téméraire d’avoir été directement dans la ruche. S’ils vous ont identifiés ils vous poursuivront sans relâche.

            -Je le sais bien tout ça. Mais Sabine est retenue je ne sais où alors qu’elle n’avait rien demandé. C’est eux qui ont commencé les représailles ! M’enflammai-je alors.

C’est à ce moment là que Raphaël ouvrit les yeux en sursaut. Il étant temps. A peine eussé-je le temps de lui dire quoi que ce soit qu’il se jeta sur moi. Mais quel débile !! Nous tombâmes tous deux comme des glands sous les yeux de Marco qui n’arrêtait pas de se moquer… Mais qu’est-ce qu’il lui prend encore à l’embryon ?

            -Mais qu’est-ce qui te prend !?

            -Aleeeeeeeeeex !! J’ai cru que tu allais mourir !!

Heu ? Ah bon ? A quel moment ? Enfin ? Heu ???

            -Mais de quoi tu parles ? Tu  schlingues vas te doucher toi aussi ! M’énervai-je.

            -Mais… Tu avais perdu connaissance, j’ai cru que tu te noierais dans ce… On est où là ?? S’exclama-t-il vraiment très surpris.

Il se rendait enfin compte qu’on était dans un lieu étranger. Il ne s’était peut-être pas rendu compte mais s’étalé de tout son corps sur le mien endolori avait tendance à élancer un peu le claquement musculaire que je m’étais faite la veille.

            -Raphaël dégage ! Lui dis-je alors en le bousculant sur le côté. Calme-toi, on est chez ce mec là, Marco, il nous a sauvé de ce caniveau ce matin.

Raphaël me regarda surpris avant de poser un regard interrogateur sur Marco. Il aperçut son regard perçant et dénota enfin la cicatrice.

            -Vous !!

            -Oh ! Tu  te rappelles de moi ? Salut ! Lui fit alors très amicalement Marco.

Il se retourna vers moi l’air de dire « c’est bien lui ? » et j’acquiesçai de la tête.

            -Vous… Vous êtes le brave homme qui m’avait relâché à ce moment là, n’est-ce pas ?

Il lui sourit sincèrement pour lui répondre. Raphaël se rapprocha de lui, lui prit la main et le remercia soixante dix fois de l’avoir aidé à s’échapper. Marco mit fin à ces jérémiade en l’envoyant à la douche. C’était marrant. Une fois ce dernier à la douche nous reprîmes notre discussion :

            -Vous êtes devenus bien proches tous les deux dis donc ! Me disait-il avec un sourire gluant les sourcils dansant.

            -On va dire qu’il s’attache à quiconque qui s’occuperait de lui, soufflai-je alors gênée.

            -Je vois. Donc  si j’ai bien compris. Vous cherchez ce fameux entrepôt c’est ça ? Et tu comptais y faire quoi une fois là bas ?

            -Un carnage, pourquoi ?

Il s’arrêta surpris, par la rapidité et la fluidité de ma réponse.

            -Je sais que tu es encore jeune mais ça ne te dérange pas de te salir les mains comme ça à ton âge ? Me demanda-t-il perplexe.

            -Si je ne le fais pas, qui le fera pour moi ? Personne n’est-ce pas ? Et puis ce n’est pas la première fois, si c’est à refaire je n’hésiterai pas une seule seconde…

Je ne sais pas s’il s’en rendait compte mais j’avais envi de pleurer en disant ces mots. Car ils me rappelaient ce douloureux passé que je tentais désespérément d’oublier… Raphaël tombait à pic. Marco détourna son regard dans sa direction alors que moi je tentais de faire taire ma peine qui hurlait à mort au fond de ma poitrine.

            -Tu es devenu un peu plus coriace que la dernière fois où je t’ai vu mon petit gars ! Disait Marco à Raphaël.

            -Vraiment ? Lui disait alors ce dernier émerveillé.

Shoot 10 Tourbillon Incandescent Shoot 12

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Commentaires (5)

1. egyptian_chabine (site web) 2012-12-09

Ouais bon c'est tout ce que j'avais pour le moment alors j'espère que ça vous coupe pas trop dans votre élan mdr xd

2. sabi 2012-12-14

Woaw!! ce nouveau perso, Marco, il a l'air super cool. Je l'imagine très bien. J’espère qu'il va pouvoir aider nos héros parce qu'ils sont vraiment dans la m@*#*

3. egyptian_chabine (site web) 2013-01-03

Mdr Xd ravi qu'il te plaise mdr XDDD

4. Jaya 2013-01-09

Ahhh la suitee !!! La personnalité de Marco est bourru et mystériyeuse omg j'veux en savoir plus sur lui !
Fafa égale à lui même \o\
et attention DARK planche à pain est là *Q* !!
J'veux tt savoir de son histoire o/

5. egyptian_chabine (site web) 2013-01-09

PTDR arrête de l'appeler planche à pain mdrrr

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Date de dernière mise à jour : 2021-07-05

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