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Part 13

Coeurs mis à nus et début de liberté

Le moteur de la voiture gronda et il ne fallut pas plus de  deux secondes avant qu’elle ne disparût du champ de vision de Nicolas. Nicolas qui était resté sans voix, scotché sur place. Il était à la foi heureux qu’elle soit enfin partie et pétri de remords par l’allure à laquelle les choses s’étaient précipitées. Il s’écroula un instant, histoire de  se remettre les idées en place. Ses mains tremblaient. Il les joignit un instant afin de calmer ses tremblements puis songea au fait qu’il aurait pu mourir en lui venant en aide. Mourir juste après avoir obtenu le cœur de Kelvian aurait été une fin stupide ! Il se mit alors à sangloter silencieusement de sa couardise.

       -C… C’était la meilleure chose à faire… Ca ira, je ne me suis pas trompé ! Se dit-il alors à lui-même pour se rassurer.

Il s’en alla alors d’un pas mal assuré en direction de la place de parking où il avait garé sa propre voiture.  En cherchant à la déverrouiller il se rendit compte qu’il n’avait plus ses clefs ni même son téléphone portable pour joindre Kelvian. Il retraça alors le chemin qu’il avait fait depuis le début de la soirée dans le but de les rechercher. En vain. Dans toutes ses cascades il avait dû tout perdre. Même son portefeuille contenant sa carte bleue… Il aurait bien voulu utiliser le téléphone d’Hélène mais la batterie était tombée par la bouche d’égout.

Il se senti tout à coup extrêmement malchanceux et décida de rentrer chez lui à pied.

 

Bien plus tard dans la nuit, Nicolas arriva dans son quartier. Il ne savait plus quelle heure qu’il était. Il commençait à ressentir la douleur liée à sa chute sur le bitume et constata qu’il s’était blessé au bras et que ce dernier était plein de sang… Il regarda alors sa blessure avant de soupirer :

       -Dire que j’ai fait tout ça pour elle et même pas un merci… J’ai beau être un égoïste… Se faire traiter d’égoïste par une égoïste c’est un comble… Il faut que je rentre vite pour appeler Kelvian !

Dans tous ces malheurs, Nicolas espérait secrètement voir Kelvian qui avait occupé toutes ses pensées en cette soirée funeste afin d’y retrouver toute  cette attention dont il avait toujours rêvé. Il s’empressa donc en boitillant  à monter dans l’ascenseur. Une fois à son étage il vit une silhouette faire les cent pas devant sa porte d’entrée.

Il s’agissait bel et bien de Kelvian qui était mort d’inquiétude depuis le coup de fil qu’il avait passé à Hélène. Quand il aperçu enfin Nicolas il se précipita vers lui et la première chose qu’il lui dit fut :

       -Mais tu étais où ? Pourquoi tu ne réponds pas à ton téléphone !? Je commençais à m’inquiéter moi ! Et c’est quoi cett…

Nicolas n’entendait plus trop le reste de ce qu’il lui disait. Il voyait bien que Kelvian avait un air désespéré mais le fait de se faire engueuler alors qu’il recherchait du réconfort finit de l’achever. Il fondit en larme en tombant sur ses genoux, incapable de prononcer un mot par delà ses plaintes déchirantes et douloureuses.

Sur l’instant Kelvian écarquilla les yeux avant de le rattraper dans sa chute :

       -Mais… qu’est-ce qui t’es arrivé, voyons !? Ca ne va pas ?

Mais Nicolas se noyait dans ses propres larmes les mains collées au visage, les oreilles rougeoyantes et le cœur battant la chamade. Lui-même ne comprenant pas sa réaction.

Kelvian le raccompagna donc chez lui, en lui susurrant des mots doux, en lui disant qu’il l’aimait, qu’il serait toujours là pour lui. Il se rendit compte qu’il l’avait offensé sans trop mesurer l’étendue de la criticité de la situation. Tout en l’aidant à avancer il lui baisa le front, l’oreille, le cou, jusqu’à ce qu’il soit calmé entre deux hoquets, dix minutes plus tard.

Nicolas avait honte de s’être mis à pleurer comme un gamin de maternelle. Eclater en sanglot de la sorte, il ne l’avait pas fait depuis cette époque d’aussi loin qu’il eut pu se souvenir… Il avait honte et c’est avec les yeux boursoufflés qu’il fixait le sol, silencieusement, entre deux hoquets. Ses mains tremblaient encore. Donc il les gardait cachées entre ses jambes serrées.

Kelvian l’auscultait attentivement. Il attendit qu’il soit calme pour s’éloigner et chercher la trousse de soin pour panser ses blessures et de quoi boire un peu. Il l’embrassa donc une nouvelle fois dans le cou avant de se rendre dans la salle de bain.

Nicolas le regarda s’éloigner de façon très craintive. Il ne savait plus par quoi commencer. Il savait pertinemment qu’il était le principal instigateur de cette situation. L’air fautif, il soupira en se relâchant un peu avant de prendre une longue inspiration.

Quand Kelvian revint, ils  se croisèrent du regard, immobiles. Nicolas était figé par le trac, Kelvian attendait juste de ne pas trop le brusquer. Il finit donc par se rapprocher  en posant la trousse sur la table basse en verre couleur nacrée avant de marquer un temps d’arrêt :

       -Je suis désolé, fit-il donc alors.

       -Je suis désolé, répondit quasi-simultanément Nicolas.

Après avoir afficher un regard et un sourire très doux Kelvian reprit :

       -Je n’aurais pas du te crier dessus quand je vois dans quel état tu es… Tu as mal je parie. Enlève moi ta chemise, il faut soigner tes bras, tu gis dans ton sang là.

       -Pardon… Répondit alors machinalement Nicolas qui s’exécuta avec difficulté tant la douleur devenait vive.

       -Tu m’expliques ce qui s’est passé ? Que t’est-il arrivé ? Demanda alors très courtoisement Kelvian en saisissant le désinfectant.

Nicolas ne savait plus par quoi commencer. Il n’avait jamais été très doué pour faire des jeux de mots et contourner les choses avec des mots comme Kelvian savait si bien le faire. Sa nature directe l’en avait toujours empêchée. Il se dit alors que rien de tout ce qu’il lui était arrivé cette nuit ne pouvait être pire, alors il se lança à corps perdu :

       -J’ai vu Hélène ce soir… Aïe !

A cette phrase, Kelvian tressauta et serra plus fort le bras endoloris de Nicolas. Il se concentra alors sur son coton avant de reprendre calmement :

       -Ah oui ? Elle a eut le courage… Heu je veux dire… La patience de rester seule avec toi ? Elle ne t’a pas frappé tout de même ?

 

Nico le regardait du coin de l’œil et voyait bien que Kelvian s’était équipé d’un de ses masques de verre pour rester calme aux vues des circonstances. Son comportement le rassurait d’un côté, mais de l’autre l’agaçait effroyablement également.

En effet, pourquoi Kelvian devrait-il prendre des gants en parlant d’Hélène à son amant ? Nicolas réussissait à sentir une indescriptible excitation chez son premier amour qui le dérangeait au plus haut point. C’est pourquoi il renchérit de plus belle :

       -Me frapper ? Il ne manquerait  plus que ça ! Elle est trop distinguée pour faire ce genre de chose voyons ! Tu es censé la connaître mieux que moi Kelvian…

       -Et bien, viens-en directement au fait, ne laisse pas planer des doutes.

Le ton dur qu’avait subitement pris Kelvian saisit subitement notre blessé… Il ne le savait pas lui-même.

       -Je ne sais même plus ce que je lui voulais…

       -Pardon ? Fit alors Kelvian en retournant Nicolas vers lui, le forçant à plonger son regard dans le sien.

       -Je… je voulais mettre les choses au clair avec Hélène mais j’ai complètement laissé échapper le fil conducteur de l’histoire…

       -Des choses au clair ? Je ne comprends pas… Développe je te prie, questionnait toujours Kelvian en poursuivant ses soins.

Il se savait mis à nu. C’est pourquoi il devint tout à coup très fébrile avant d’avouer tête baissée :

       -Mais elle a tout deviné ! Je n’ai rien dit de bien concret et elle m’a tout balancé  à la figure ! Je voulais juste me rapprocher un peu d’elle car au final cette animosité entre nous ne valait pas la pei… Aïe… Kelvian…

Il s’était interrompu car ce dernier lui saisit le bras très fermement en dépit de ses blessures.

       -Bien sûr qu’elle  a deviné, même moi je devine ce qui s’est passé, Hélène est une jeune femme très vive d’esprit et tu le sais ! Comme ça se passe bien entre toi et moi, la Terre ne te porte plus, tu as été la gueule enfarinée lui montrer à quel point tu étais heureux. Tu as été la narguer, Nico… Tu te rends compte !? Je ne te savais pas comme ça, moi ?

Pris de suffocation ce dernier finit par articuler :

       -Mais… Mais pourquoi tu t’énerves ! Hein ! Fit-il en se défaisant de la prise de Kelvian, les yeux embués de larmes naissantes.

       -Je ne m’énerve pas, répondit d’un ton ferme Kelvian en se relevant. Je ne comprends pas que tu aies pu aller te pavaner comme ça sans…

       -Mais j’ai TOUJOURS espérer attirer un jour ton attention ! Tes faveurs ! J’ai bien le droit d’être heureux moi aussi ! Merde ! Depuis toujours je suis amoureux de toi, Kelvian ! Tu sais ce que ça représente ? J’aimerais que le monde entier le sache ! Et… et toi tu voudrais que je réprime ma joie pour Hélène… ?

D’un regard stoïque Kelvian fixait Nicolas, sans décrocher un mot.

       -Et bien alors quoi !? Tu vas me dire que je me suis écarté de mon statut d’ « amant » ? Qu’au final je ne t’aurai jamais pour moi tout seul ! C’est ça que tu veux me dire ! Que je devrai rester dans l’ombre… comme Hélène l’a fait !

Sur ces mots Kelvian esquissa un sourire triste avant de s’approcher de Nicolas, qui le fuyait fort copieusement.

       -Ne t’approche pas de moi ! Ne me touche pas ! Si tu ne me réponds pas, sors d’ici immédiatement !

       -Non, répondit alors brièvement ce dernier froidement tout en continuant à s’approcher de Nicolas.

Nicolas, les sanglots lui entravant la gorge avait l’impression que tout s’écroulait autour de lui. Le silence de Kelvian le mettait hors de lui.

       - Le fois dernière, je t’ai rendu très triste. Je ne veux plus que cela se reproduise. Je t’ai dit que je serai toujours là à tes côtés, jusqu’à ce que tu te lasses de moi… Finit-il en bloquant Nicolas au mur, ses bras de part et d’autre de lui, sans le toucdher.

Les jambes tremblantes, au bord du gouffre, Nicolas finit par articuler :

       -Kelvian… Tu es un bourreau des cœurs… Jamais personne ne m’avait fait me sentir aussi aimé, jamais personne ne m’avait autant fait souffrir que toi…

       -Je ne te reproche pas d’être heureux Nico~  Ce que je te reproche…

Nicolas le regarda droit dans les yeux, pleins de désespoir, retenant sa respiration, s’attendant à ce qu’une épée de Damoclès s’abattît sur lui à tout instant.

       -Ce que je te reproche… C’est d’avoir été te battre seul. C’est d’avoir été affronté Hélène seul… Tu as pris le mauvais rôle pour me protéger… C’est ce que je te reproche, puis il finit ses mots par un tendre baiser.

 

Nicolas défaillit.

 

Un peu plus tard, les blessures soignées, douché, installé confortablement dans son lit, Nicolas ouvrit les yeux et tomba nez à nez avec l’être aimé qui s’était endormi. Il cligna deux fois des yeux, bougea sa main pour voir s’il ne souffrait pas trop et s’apprêtait à caresser les cheveux de jais de Kelvian quand ce dernier ouvrit les paupières d’un air amusé. Dans un premier temps Nicolas fut saisit de surprise et Kelvian l’y ôta en l’embrassant furtivement sur le nez.

       -Qu’est-ce que…Baragouina alors Nicolas.

       -Alors comme ça toi aussi tu penses que je suis un bourreau des cœurs, annonça alors Kelvian d’un air enjoué.

       - !!

Pris de surprise Nicolas se retourna, malgré la douleur et se cacha sous la couette jusqu’à ce que  Kelvian se colle à lui et lui baisa la nuque à plusieurs reprises.

       -D’un côté, c’est gratifiant de savoir que je suscite autant d’émoi chez toi hé, hé.

       -Ne dis pas ça avec ton air sadique… Je me sens assez misérable comme ça…

       -Ok

Après un long silence.

       -…

       -Qu’est-ce qu’il y a ? S’interrogea alors Kelvian.

       -Attends ! Ca veut dire que je ne suscite pas d’émoi chez toi, c’est ça ! Fit alors Nicolas en se retournant bouillant.

       -Si bien sûr, tu suscites beaucoup d’émoi chez moi, par ici, fit-il alors en le serrant contre son bas-ventre très sensuellement.

       -Espèce de bête  de sexe…

       -Nan mais blague à part Nico, je ne suis peut-être pas aussi expressif que toi mais j’ai failli devenir dingue quand je n’ai pas réussi à te joindre hier soir. C’est une preuve suffisante non ?

       -Mouais on va dire ça comme ça…

       -Ah là là qu’il est possessif mon Nico~

       -Je ne suis pas possessif… Je suis juste éperdument amoureux de toi…

       -Je suis un homme comblé ! Siffla alors joyeusement Kelvian avant de devenir un peu amer. « Les choses se sont précipitées mais je ne peux pas tout laisser en l’état… Il faut que j’aille  présenter mes excuses à Hélène, ça  au moins je le lui dois, mais je ne pourrai jamais le dire à Nico… »

Part 12 Dérision 2 Part 14


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Commentaires (2)

1. sabichan 2013-10-02

Je pense définitivement que Nicolas est tombé sur la tête quand il à voulu aidé la mocheté, égoïste et stupide (alias Hélène) Et j'espère qu'il s'en remettra vite.
Sinon ce chapitre était "à croquer".
Mes amoureux préférés me font vraiment plaisir. Pourvu que rien ne viennent entaché leur moment de bonheur...

2. egyptian_chabine (site web) 2014-04-12

Ah là là, ma belle sabi, tu te fais des illusions encore à ton âge? MDR

Moi-même je ne sais pas où va se diriger cette histoire mdr

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Date de dernière mise à jour : 2021-07-05

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