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Chapitre 7

Kanann et les Barbares

C’est une nouvelle journée qui commence dans le village du Cors. C’est avec beaucoup d’aciduité que Kanann effectua sa séance de renforcement. Puis les tâches qu’on lui avait assignées. L’heure de son entrainement arriva enfin, et c’est avec beaucoup de sévérité que Katy lui inculqua les bases de l’art du couteau qu’elle maîtrisait. Il ne lui restait plus qu’à s’exercer.

La vie suivait donc son cours et plusieurs jours passèrent depuis que Kanann était arrivé au village du Cors. Il savait désormais se défendre avec son couteau :

            -Et bien voilà mon grand ! Je n’ai plus rien à t’apprendre à présent pour le couteau, c’est assez intuitif comme équipement. Il va falloir à  présent que tu apprennes à toujours porter ton couteau sur toi et à ne pas l’oublier quelque part.

            -Vraiment ?

            -Oui Kanann. C’est un outil qui s’utilise au cas où, tu comprends, et ce genre de situation vient sans prévenir. L’idéal serait de maintenir ton couteau dissimulé afin de leurrer ton agresseur, mais pour l’instant je te donne ce fourreau, tu pourras garder le couteau à ta taille dans le village. Et hors du village aussi bien entendu, ce couteau est ta seconde peau désormais, ne laisse pas ta peau trainer ha ! Ha ! Ha !

            -Très bien !

            -Hum, tu ne ris donc jamais ?

            -Heu…

            -Ce n’est pas grave, viens avec moi, on va te cherche de quoi faire ton arc.

            -Je suis trop heureux ! Merci ! Mille fois merci !

            - Tu n’imagines même pas à quel point ça me fait plaisir, pas la peine de me remercier. Bon  je vais chercher Igor.

            -Très bien…

Kanann fixait Katy s’éloigner en essayant de comprendre ce qu’elle  voulait dire par là. Il avait remarqué que depuis son arrivée Katy était devenue plus sociable elle-même, moins agressive. Il se demandait alors si la relation qu’il avait avec elle, plus que celle d’un maître et son élève, si ce n’était pas de celle d’une mère avec son fils. A cette pensée il ne savait plus trop  où se mettre.

C’est sur le dos de leur monture qu’ils partirent tous les trois pour les bois, à la recherche de l’arc de Kanann. Ils saluèrent les villageoises, même Kanann, il avait de moins en moins de mal à parler aux membres du village.

            -Katy !! fit une femme.

            -Hein ? Qu’est ce que c’est ? fit celle-ci.

Il s’agissait de la mère de Katy et Igor.

            -Une tempête se prépare revenez vite !

            -Heu… Ok si tu veux, on ne va pas tarder ne t’inquiète pas.

            -Une tempête ? firent certaines en scrutant le ciel.

Mais le ciel était bleu azur sans un nuage. Les autres étaient incomprises.

            -Mes filles, fit la mère, préparez vous, ça promet d’être violent…

            -Mère Evangéline, fit la chef Macédoine, vous avez un mauvais pressentiment ou est ce vraiment une tempête qui se prépare ?

            -Va savoir… fit la vieille femme amusée.

           

            -Mauvais pressentiment ?

            -Qu’est ce que ça veut dire ?

            -Quoi qu’il en soit, chers villageois, vérifiez vos cachettes pour cette tempête… C’est un conseil, fit la chef Macédoine sombre. J’espère qu’ils vont revenir très rapidement…

 

Les trois amis arrivèrent dans le bois près du lac, en recherchant la branche qui correspondrait le mieux au jeune Kanann.

            -Et celle-ci ?fit Kanann.

            -Hum non, fit Igor.

            -Comment on sélectionne la bonne branche ? Je ne comprends pas…

            -Disons que c’est la branche qui doit te choisir. J’ai mis une semaine pour trouver un arc qui me convenait, tu sais ?

            -Vraiment ??

            -Oui ! N’est ce pas Katy… ? Qu’est ce que tu fais ? fit alors Igor en remarquant que Katy avait la tête ailleurs.

            -Hum ? Non rien je regarde le ciel.

            -Pourquoi ? Ce que mère t’a dit t’interpelle ?

            -Un peu oui, le ciel est radieux et ce n’est pas la période des tempêtes…

            -Tu penses qu’il va arriver quelque chose ?

            -Oui, je crois… Je n’aime pas ça…

Kanann regardait Katy et Igor inquiets avant d’annoncer :

            -Nous ferions peut être mieux de rentrer au village, mon arc peut attendre vous savez ?

            -Hum, ben je ne sais pas, Katy ?

            -Je pense que…. !?

            -Qu’est ce qu’il y a ???

Katy posa alors l’oreille au sol.

            -Ce n’est pas bon…

            -Non…

            -Pas bon du tout… Je pense qu’il y a un groupe de cavalier non loin d’ici… Ils ont l’air d’être nombreux… Je n’aime pas ça…

            -Qu’est ce qu’on doit faire alors ?

            -Tout d’abord, il faut voir où ils sont et surtout où ils vont, qui ils sont s’ils ont leur blason, je ne voudrais pas que ça soit des pillards…

Kanann ne savait pas s’il devait paniquer, ou s’il devait parler, poser des questions. Il semblerait que la situation fut grave.

            -Igor !

            -Oui ? Va au village avec Kanann pour demander aux filles de se mettre à l’abri.

            -Et toi ?

            -Je vais voir où ils sont et les identifier…

            -Et s’ils vont en direction du village tu feras quoi ?!

            -Je vais attirer leur attention, et les amener sur une autre piste. Mince je n’ai pas pris mon épée…

            -Non, laisse je vais m’en occuper Katy, toi retourne au village…

            -Non, s’il m’arrive quelque chose ça ne sera pas grave, toi tu es l’un des rares mâles de notre village, ton existence  est plus précieuse que la mienne…

            -Qu’est ce que tu dis !!? Comment peux-tu…

            -Il suffit Igor, c’est un ordre, on n’a pas le temps de tergiverser… Kanann si par malheur ils arrivent au village…Tu… Tu as…

            -Je ferai de mon mieux pour protéger vos filles, Katy avec ce que vous m’avez appris !

Igor et Katy le regardèrent abasourdis, il restait droit en toute circonstance.

            -Allez ne voyons pas les choses d’un mauvais œil dans un premier temps, peut être qu’il ne passera rien du tout, fit elle en les serrant tous les deux dans ses bras.

            -Fais attention à toi Katy… d’accord ?

            -Mais oui, mais oui. Toi fais attention à toi.

 

Ils se séparèrent alors. Et une fois assez éloignés Kanann dit :

            -Igor, je vais la suivre au loin. Si tout se passe bien  nous reviendrons ensemble, sinon, je reviendrais vous dire l’état des choses, entendu ? fit-il en grimpant sur Milo et en retournant dans la direction de Katy.

            -Quoi ? Mais ?

            -Je ferais attention, ne vous inquiétez pas, fit-il en s’éloignant.

            -Bon sang ! Vite le village…

 

Comme un traqueur Katy partit à la recherche du groupe de cavaliers qui ne devait pas être très loin. Kanann la suivait suffisamment de loin pour la suivre des yeux, en espérant que tout se passerait pour le mieux. Mais si ce n’était pas le cas devrait il vraiment laisser Katy à son sort ? C’est une femme forte mais tout le monde admet des faiblesses.

Soudainement Katy se mit à plat ventre près de gros rochers à la tête d’une petite plaine. Elle pouvait les voir : un groupe d’une vingtaine d’hommes dont une dizaine de cavalier, sans bannières… Deux cas se présentaient alors : soit il s’agissait d’homme revenant d’un guerre dans la défaite, soit il s’agissait d’une troupe de bandits. Dans un cas comme dans l’autre la situation était l’une des pires. Il fallait déceler dans quelle direction qu’ils se dirigeraient à présent. A première vue, ils ne se dirigeaient pas dans la direction du village des Cors, mais dans le doute, les suivre d’au loin serait une très bonne idée.

Tout à coup, un autre groupe se détacha de l’horizon, ils étaient beaucoup plus nombreux. Deux cas se présentaient à nouveau : soit ils sont à la poursuite des renégats qui sont devant, soit le groupe d’avant  est un groupe d’éclaireurs, le pire des cas. Katy était très proche du lieu de passage du second groupe. La situation risquait de s’empirer.

 

Igor arriva en catastrophe au village en demandant aux villageois de se préparer pour une éventuelle attaque de renégats.

            -C’est bien ce que je pensais, fit alors Macédoine, il ne faut pas prendre à la légère les paroles de cette vieille femme… Où est Katy ?

            -Elle a été identifier le groupe de cavalier, chef Macédoine.

            -Et le jeune Kanann où est-il ?

            -Il a été la suivre…

            -Pourquoi faire ?

            -Katy a dit que s’ils se dirigeaient vers le village, elle les attirerait dans une autre direction…

            -Quoi ?!

            -Et le jeune Kanann va nous rapporter cette information si cela se passe vraiment comme ça…

            -Et tu l’as laissé partir ?

            -Pardon ? Il va veiller sur ma sœur, je n’aurais jamais pu refuser…

            -Mais ce garçon est…

            -Il ne reste pas dans le village pour y vivre chef Macédoine, ne vous trompez pas. Il veut juste nous apporter de son aide tant qu’elle peut nous être utile…

            -Mais ça serait …

            -Je vais m’occuper des préparatifs d’une éventuelle invasion, chef Macédoine, si vous le permettez…

            -Très bien…

La monture de Katy se mit à hennir quand elle vit les chiens qui accompagnaient les cavaliers de tête. Il fallait agir vite. Avant que les chiens n’attirent l’attention de leurs maîtres Katy grimpa sur sa monture et tous les deux cavalèrent  en traversant la plaine. Il y eut une agitation dans le groupe puis un détachement suivit Katy. Kanann ne savait plus trop comment réagir. Mais il resta calme et se dirigea dans la direction du village discrètement, priant pour le salut de Katy. Cependant, le groupe de devant n’avait pas été attiré par la diversion de Katy. Le danger planait toujours.

 

C’est en catastrophe que Kanann arriva au village :

            -Igor!! Igor! Elle l’a fait !! Elle est partie vers le nord avec un  groupe de poursuivants!!

            -Comment ? Ce n’est pas vrai !!

            -Mais je ne pense pas que ça soit suffisant…

            -Qu’est ce que tu veux dire par là ? Que Katy s’est sacrifiée en vain !?

            -Non ! Mais en fait ça s’est passé très rapidement, elle n’a pas eu le choix car…

            -Que dis tu jeune Kanann ? fit alors Macédoine avec toute sa troupe.

            -Heu…

            -Et bien ? Vas y nous t’écoutons ! Que s’est il passé ?!

Mais il ne trouva pas la force de répondre. Le fait d’être empressé à ce point le fit penser au jour où les villageois de Navidia lui demandaient des explications pour le meurtre de Maldive. Il resta donc là, debout et saisit comme pris de torpeur la tête baissée, le regard vide. Igor remarqua que la chef l’avait trop brusqué :

            -Allons chef Macédoine, donnez-lui le temps.

            -Mais on n’en a pas justement !! L’heure est grave ! Il allait très bien jusqu’à tout à l’heure ! Qu’est ce qu’il a ?!

Plus la chef hurlait, plus le jeune Kanann voulait se cacher dans un trou. Au moment où il s’apprêtait à s’enfuir  Igor l’attrapa par la main et l’emmena plus loin. Macédoine les regardait  s’éloigner incomprise mais s’était rendue compte qu’elle l’avait trop brusqué. Ils ne connaissaient rien du petit Kanann.

            -Allons Kanann, reprends toi, ce n’est pas le moment d’être sur le choc car la vieille t’a un peu crié dessus. Allez vas y je t’écoute calmement moi.

            -Je… en fait…

Igor aussi se rendait compte que le petit Kanann n’était pas aussi fort qu’il y paraissait. Il se demandait ce qui avait bien pu lui arrivé pour qu’il se mette dans un tel état.

            -Ka… Katy était… en train de suivre un groupe d’hommes sans bannières. Elle voulait juste les suivre apparemment car elle ne faisait que les observer. Cependant, un groupe plus conséquent d’hommes apparurent plus loin, comme s’ils suivaient le premier, et le cheval de Katy prit peur quand il vit les chiens qui les  accompagnaient comme elle s’était fait repérée elle a dû s’enfuir vers le nord. Mais le premier groupe continua sa route… C’est ce que je voulais dire…

            -Vraiment ? Mais dans ce cas c’est grave ! Ca veut dire que c’est une armée entière qui marche non loin de nos terres… Et s’ils l’ont poursuivie c’est qu’ils ne veulent pas passer sans faire de dégâts… Oh mon dieu… Et Katy dans tout ça…

            -Que… que faites vous dans des cas comme ceux là ?

            -Ben habituellement la plupart des filles se cachent et le reste prend les coups pour tout le village. Comme il n’y a surtout que des femmes, les sauvages préfèrent abuser d’elles que de les tuer…

            -Mon dieu, mais c’est affreux…

            -Mais ça n’a dû arriver que deux fois en dix ans tout ça… Si ce que tu as dit est vrai, si cette armée vient par ici, ils pourront rayer notre village de la carte… Je ne sais pas quoi faire…

           

            -C’est simple vous les garçon vous allez vous cacher avec les jeunes filles pour les protéger avec le blé fraichement cueilli, notre unique ressource qui vaudrait quelque chose, et nous les anciens on va rester dans le village comme d’habitude… fit alors Macédoine.

            -Mais…

            -Il n’y a pas de mais, nous devons assurer la pérennité de notre village à n’importe quel prix ! Allez exécution !

            -B… bien chef… On a deux grandes cachettes sous terre, j’irai dans celle qui est le plus facilement à la portée de nos ennemis toi tu vas dans l’autre ok ?

            -Entendu !

            -Puisse ce que ma sœur t’avoir appris te serve Kanann.

            -Je l’espère moi aussi…

            -Allez suis moi, je vais te montrer la cachette.

 

C’est avec calme et méthodologie que les villageoises se dirigèrent vers les cachettes. Ceux qui ne resteraient pas dans les cachettes observaient l’horizon dans les quatre directions, guettant une approche  probable des truands. Le soleil se coucha. C’est dans la crainte que certaines s’endormirent. Les autres ne trouvant pas le sommeil préféraient prier leur dieu, afin qu’il leur vienne en aide en cette période de crise.

Kanann tel un fauve, guettait le moindre mouvement, imaginant tous les scénarios possibles et imaginables. Mais la nuit passa, le village dans la crainte.

 

C’est à l’aube que les renégats frappèrent.

Ils infiltrèrent discrètement le village, pensant y trouver des gens dans leur sommeil. Ils mettèrent à sac les maisons où il n’y avait personne et martyrisait celles qui avaient choisi de se sacrifier pour le village. Kanann de ses yeux voyait pour la première fois l’absurdité humaine en action. Cependant, il avait sa mission : il devait protéger ces filles, qui d’ailleurs s’accrochaient désespérément à lui. Puis un homme se mit à hurler ;

            -Qu’est  ce que c’est que ce village où il n’y a que des vieilles peaux ?!

            -Ils ont dû partir à la récolte ou quelque chose dans le genre, chef !

            -On pourrait les attendre, non ?

            -Non, on ne peut pas, ce petit détour nous fait déjà prendre du retard, si nous tardons plus que nécessaire nos chefs se poserons des questions…

            -C’est vrai mais qui se soucie de ce village où tous les hommes sont partis pour la guerre sir ?

            -Tu n’as pas à te poser  ce genre des questions, imbécile ! Mettons le feu ! Quand ils reviendront, il ne restera que des cendres ha ! Ha ! Ha !

 

« Ils veulent brûler la village ?! » Pensait alors subitement Kanann, s’ils mettaient le feu au petit cabanon qui abritait l’entrée de la cachette ils mourraient tous certainement asphyxiés. Puis Kanann fut saisit de torpeur d’un coup. Le Xérol. Il l’avait caché chez Katy. S’ils y mettaient le feu, sa mission initiale serait mise en péril. Il devait réagir.

 

Katy et sa jeune monture fuyait toujours, mais à cavaler toute la nuit, le cheval commença à montrer quelques faiblesses. Les hommes n’étaient pas si loin, mais leur monture devaient se trouver dans le même état à peu près. Elle décida donc de descendre et de continuer sa fuite en courant. Elle posa l’oreille au sol pour savoir s’ils étaient proches ou loin d’elle puis se remit à cavaler vers la zone du Canyon Mérédice. Elle se demandait si elle avait réussi à distraire le groupe de tête, car même si elle était poursuivie par un groupe d’hommes, ils n’étaient qu’une poignée. Elle n’était pas armée, elle n’avait que son couteau dissimulé sous ses vêtements, ce qui d’ailleurs lui tranchait la chaire. Elle pouvait soit allez demander de l’aide au prochaine village qui se trouvait à des jours de route après le Canyon Mérédice soit tenter de les tuer afin de retourner dès que possible au village. En pendant qu’elle cavalait elle fut atteinte par une flèche à l’épaule gauche. Ce qui la mit à terre.

 

Kanann, lui, avait pour priorité le Xérol. Les mots du dragon millénaire faisaient échos dans sa tête : « Si les hommes mettent la main sur le Xérol, tu seras tenu pour responsable de la déchéance de ce monde… de ce monde… de ce monde… ». Il rassura donc les villageoises qui se trouvaient là avec lui et s’apprêtait à partir quand soudainement l’une des deux filles de l’autre jour le retint par le bras :

            -Non, Kanann !! N’y allez pas, je vous en prie ! Ils vont vous tuer si vous sortez ! fit-elle en murmurant.

            -Si je ne fais rien, c’est nous tous qui mourrons!

A ces mots le silence pesa dans l’assemblée.

            -S’ils mettent le feu au village et à ce petit cabanon, non seulement vous n’aurez plus d’endroit ou vivre mais nous mourrons tous asphyxiés par la fumée ! Je dois faire quelque chose !

            -Mais…

            -Ce n’est pas le moment de tergiverser, il faut agir vite avant qu’ils ne viennent par ici !

           

C’est sur ces mots que Kanann sortit discrètement de la cachette. Il devait agir vite, mais pas dans la précipitation. C’est pourquoi il prit une grande inspiration et tenta de faire un analyse de la situation. Il ne savait pas combien d’hommes avait investi le lieu. Il repéra alors deux hommes près du cabanon. Il devait les mettre hors d’état de nuire. Il se remémora alors les mots de Katy, lui indiquant les endroits où frapper pour tuer. C’était encore l’aube alors il ne faisait pas encore suffisamment jour, il devait saisir cette occasion. Il saisit alors son couteau aussi fort qu’il le put et prit une seconde inspiration.

Il passa alors à l’attaque. Il eut raison d’un premier soldat avant même qu’il ne se rendit compte de ce qu’il lui arrivait. Kanann devait alors faire vite pour ne pas se faire repérer par l’autre qui était de l’autre côté. Il repassa alors furtivement devant le cabanon et se jeta sur l’autre :

            - !! Qu’est ce que… et ce furent ces dernier mots.

Kanann pensa judicieux de cacher les corps au cas où d’autres sentinelles devaient passer par là et s’exécuta.

Il entra dans une maison possédant un étage afin d’observer ce qui se passait en hauteur. La maison de Katy se trouvait à l’autre bout de sa position. Il entendit des cris. Il se demandait alors ce qu’il devait faire. Devrait-il leur venir en aide alors qu’elles avaient accepté de se sacrifier pour le village ? Devait-il mettre en péril la récupération du Xérol en se mettant en danger ? Il décida donc de garder en tête sa première mission et pensait qu’il reviendrait pour aider celles qui resteraient. Ainsi il entama, sa traversée du village. En passant il vit un homme en train d’étrangler mère Calypso. Il eut raison de lui en l’attaquant dans le dos. Il posa le corps inerte dans un coin de la salle et demanda à la grand-mère de se cacher.

Il poursuivit donc son avancée. A l’écoute de tous ses sens. Il entendit une personne arriver par le côté adjacent du chemin qu’il avait emprunté. Ne pouvant se cacher il attendit que le soldat apparut pour lui lacérer la gorge. Un filet de sang s’étala alors sur son visage. Cependant l’homme poussa un cri d’agonie avant d’expirer son dernier souffle, ce qui attira l’attention d’un groupe d’homme non loin :

            -Tu as entendu ça ?

            -Ouai c’est bizarre.

            -Swiff t’es là ? Qu’est ce que tu as ? J’ai cru entendre sa voix…

Mais bien entendu personne ne lui répondit.

            -Il était là il y a quelques minutes, il n’a pas pu aller aussi loin pour ne pas m’entendre, tu ne penses pas ?

            - Je ne sais pas… s’il a voulu courir après une petit vieille au loin c’est son problème.

            -Ha ! ha ! ha ! toi alors.

            -Je ne sais pas pour vous mais je vais vérifier ça. Si je ne reviens pas prévenez le chef.

            -Quoi ? Tu penses qu…

            -Chut ! S’il y a quelqu’un  nous nous sommes déjà fait repérer…

            -Heu… Je vais prévenir le chef !

            -Non attends, fit le troisième homme.

            -Quoi ?

            -Et s’il n’y a rien à présent ? On aura dérangé le chef pour rien, et il a horreur de ça…

            -Bon ok, je viens avec toi Garf.

Pendant ce temps, Kanann avait eu le temps de caché le corps. Mais il y avait des traces de sang qui menaient à l’endroit où il était :

            -Là regarde !

            -Quoi ?

            -Du sang !

            - !! Je vais  prévenir le chef arg ! fit-il en tombant.

            -Espèce d’imbécile, fit alors Garf.

Le temps de baisser sa garde devant la maladresse de son camarade et Kanann eut le temps de lui lacérer la clavicule gauche. Mais ça n’allait pas le tuer. Kanann l’attira donc à l’intérieur pour l’achever en maintenant sa main sur la bouche de sa nouvelle victime. Ils firent un bruit sourd en tombant au sol. Garf se cognant la tête perdit alors connaissance.

            -Ha ! Ha ! Désolé, désolé ! Je suis d’une mala… Garf ?

En tentant de se relever dans la peur c’est avec stupeur que le soldat vit Kanann fondre sur lui tel un démon. Il eut juste le temps de pousser un début de cri quand Kanann mit fin à ses jours.

 

            - !! fit le troisième homme non loin. Je vais prévenir le chef, ça  c’est sûr à présent !

Quand il allait se retourner Kanann apparut pour le réduire au silence. Mais l’homme eut le temps de l’apercevoir :

            - !! Qu… qui… qui es tu ?!! D’où tu sors ? fit il en sortant son épée de son fourreau tremblotant comme s’il avait vu le diable personnifié.

En effet Kanann avec ce filet de sang ressemblait à un être avide venant d’un autre monde.

            -Tu… tu les as tous tués ? Même Garf ? Les villageois auraient il invoqué un démon !?

Kanann devait le faire taire, il n’avait plus le choix. Il est plus facile de tuer des hommes qui ne sont pas sur leur garde. Il fonça donc sur le soldat, mais celui-ci balançait son arme dans tous les sens car il était dans tout ses états. Kanann esquivait comme il le pouvait mais ne pouvait le toucher.

            -C… Comment une femme peut elle tenir tête à ce point à un soldat ?! Tu es  vraiment une envoyée du…

Kanann le fit trébucher, l’empêcha  de parler et lui posa une seule question :

            -Mais qui êtes vous ?

L’homme, les larmes aux yeux, fut tellement surpris par son regard vert écarlate perçant qu’il perdit connaissance. Kanann ne voulait pas spécialement tous les tuer. Il le ramena donc dans la maison où se trouvait Garf et les ligota tous les deux et les cacha dans la cave de la maison. Il cacha également le corps du troisième homme. Puis il se remit en route vers la maison de Katy. En faisant tout autant de victimes, il y arriva enfin. Ils n’y avaient pas encore mis le feu. Il y entra donc discrètement. Mais il tomba nez à nez avec le chef qui regardait mère Evangéline dans les yeux.

            -Qu’est ce que c’est que ça ? Qui es tu ?

« Qu’est ce qu’il fait là, lui ? » pensa alors Kanann. Il se rappela alors qu’il s’agissait de l’homme qui ordonna de mettre le feu au village. Il s’apprêtait à passer à l’attaque quand l’homme dit :

            -Et bien, et bien, tu étais cachée où toi ? C’est ta grand-mère ?

Il y a des choses dans la nature qui ne s’expliquent pas. Kanann sentait qu’il ne pouvait pas faire grand-chose face à cet homme. Il hésitait donc à l’attaquer.

            -Tu es armée ma grande ? Comment tu as fait pour arriver jusqu’ici sans te faire remarquer ? Tu es muette ?

Mère Evangéline regardait le jeune Kanann sans aucune expression. Celui-ci ne savait pas trop quoi faire. Il préféra la fuite. Cependant en sortant il se heurta à un soldat qui venait faire son rapport au chef :

            -Wooh !! Qu’est ce que ? Où tu vas toi ? fit il alors en maîtrisant le jeune Kanann.

            -Bien attrapé ha ! ha ! ha ! Qu’est ce que tu veux? Fit-il alors en se rapprochant de Kanann.

            -Heu chef… en fait, le village ne brûle pas encore, je ne sais pas où est ce qu’ils sont passés…

            -Quoi ? Fit-il alors vert de rage en tapant du poing sur la table.

Kanann n’arrivait pas à se défaire de l’étreinte du soldat. Il n’était pas encore suffisamment fort.

            -Qu’est ce que ça veut dire ? Ils ont disparu ?! Où es Garf ?

            -Je n’en sais rien sir…

Le chevalier regarda alors Kanann avec un regard noir. Il l’auscultait. Il constatait que le jeune Kanann avait du sang sur sa peau et ses vêtements :

            -C’est toi ?! Fit il alors en saisissant le jeune Kanann et en l’étalant violemment sur a table.

            -Aaarg !

            -Bien ! Tu cris ? Ca veux dire que tu n’es pas muette… C’est toi qui as fait ça ? Réponds !! fit-il en l’étranglant.

            -Cette fille sir ? Vous pensez que…

            -Il ne faut pas sous estimer les gens à leur apparence, regarde tout ce sang sur ses vêtements !

            -Vous voulez dire qu’à elle seule, elle aurait…

            -Qui te dit qu’elle est seule ??

            - Heu pardonnez-moi…

            -Toi… Toi… Tu ne vas pas t’en sortir comme ça, tu peux me croire.

 

Le soleil s’installa comme à son habitude dans le ciel et ses rayons entrèrent dans la maison où se trouvait le chef. Ces rayons tombèrent dans les yeux couleur vert écarlate de Kanann, son visage était à découvert.

            -Qu’est ce que… fit alors le soldat.

            -Mais c’est que tu as de beaux yeux ma jolie ! Fit alors le chef comme s’il perdait la tête. Toi là !!

            -Oui chef ?!!

            -Souffle dans le cor pour rameuter les survivants !

            -Mais chef ! Nous alerterons notre position à d’autres en faisant ça !

            -Mais tu préfères aller les chercher toi-même alors qu’on ne sait pas s’il y a d’autres filles comme elle dans les parages ? Vous avez eu Garf, je n’y crois pas, tu vas le payer très cher, tu sais ?

Kanann ne pouvait plus respirer. La pression qui s’appliquait sur sa gorge le mit en larme sans qu’il ne le veuille. Il n’arrivait plus à respirer. Il ne pouvait se défaire de l’étreinte du chef. Il regardait alors tout autour de lui, recherchant quelque chose. Quelque chose qui le sauverait. Son regard tomba alors dans les yeux de mère Evangéline. Elle n’avait toujours pas bougé. Kanann n’avait plus la force de réfléchir au pourquoi, ni au comment. Il pensa soudainement au Xérol et allait tenter quelque chose quand le soldat annonça :

            -Chef…

            -Quoi encore !?

            -Personne n’a répondu à mon appel du cor…

            -Quoi !??

            -Nous… il ne reste plus que nous, chef…

            -Non… Combien !!? fit le chef en cognant la tête de Kanann sur la table. Combien vous êtes ???

Après avoir craché un peu de sang, Kanann finit par dire quelque chose :

            -Je suis seul… tout seul…

            -…le chef garda le silence.

            -Comment ? fit le soldat.

            -Les autres… ne sont plus…là

            -Et tu crois que je vais croire ça ?! Toi seule ?! Un femme seule a décimé mon groupe ? Je refuse de te croire !!

            -Qu’est ce qu’on fait chef ? On se rend ?

            -Se rendre ?! fit-il furieux en lui donnant un coup de pied. Tu as perdu l’esprit ? Je préfère mourir plutôt que me rendre.

            -Mais…

            -Fait ce que tu veux, moi avant de me faire prendre je vais me faire cette charmante demoiselle ha ! Ha ! Ha ! fit alors le chef comme s’il était prit d’une folie foudroyante.

            -Très… très bien ! Et bien moi je vais fuir pour ma vie.

            -No…humm ! faisait Kanann réduit au silence par le chef.

            -Avant de mourir il faut que je me fasse une telle femme, tu verras à quel point tu es faible devant moi ha ! Ha ! Ha !

Il commença alors à dénuder la jeune Kanann qui tentait désespérément de garder ses vêtements. Il reçut alors une violente gifle.

            -Qu… ? Un gars ?! Tu es un…

            -Gwaaaaaaaaah !!

L’autre soldat s’écroula au sol. Le chef se retourna et vit le corps de son ancien subordonné s’écrouler après avoir reçut un flèche. Quand celui-ci s’effondra, Igor apparut et avait en joug le chef.

            -Non…

Il se retourna alors vers Kanann et s’apprêtait à le tuer quand il se prit une flèche en pleine gorge. Mais celle-ci venait de devant lui. Grand-mère Evangéline l’avait abattu avec son arc.

            -La grand… mère… ? Qu’est ce que… ce village… de…

Il s’écroula alors sur le jeune Kanann qui était sous le choc.

Chapitre 6 Kanann le missionnaire Chapitre 8

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Commentaires (2)

1. egyptian_chabine (site web) 2013-04-01

Ah bah enfin de l'action dans ce chapitre, j'espère que vous avez apprécié le fait que le jeune Kanann se réaffirme et montre enfin ce dont il est capable, même s'il est encore jeune pour l'instant.

Ca reste un peu effrayant tout de même, car le fait qu'il soit motivé et concentré sur un seul but fait de lui un prédateur redoutable!!

2. sabichan 2014-05-14

Je le trouve de plus en plus formidable ce jeune Kanann!

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Date de dernière mise à jour : 2021-07-05

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